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Séismes-Le bilan s'alourdit à plus de 33.000 morts en Turquie et Syrie
information fournie par Reuters 12/02/2023 à 19:36

        * 
      Bilan de 29.695 morts en Turquie et plus de 3.500 tués en
Syrie
    

        * 
      Plus d'un million de personnes dans des abris temporaires
    

        * 
      L'Onu déplore une absence d'aide dans le nord-ouest de la
Syrie
    

        * 
      Des poursuites judiciaires engagées en Turquie 
    

  
    par Ali Kucukgocmen et Henriette Chacar
       ANTAKYA, Turquie, 12 février (Reuters) - Six jours après
les puissants séismes qui ont frappé la Turquie et la Syrie, les
sauveteurs ont encore sorti dimanche des décombres des personnes
vivantes, tandis que les autorités turques s'efforcent de
maintenir l'ordre dans les zones sinistrées et ont engagé des
poursuites à l'encontre de personnes accusées d'être
responsables de l'effondrement de certains bâtiments.
    Alors que les chances de retrouver des survivants
s'amenuisent, le bilan, désormais évalué à plus de 33.000 morts
en Syrie et en Turquie, pourrait encore s'alourdir. C'est d'ores
et déjà la sixième catastrophe naturelle la plus meurtrière du
siècle, devant les 31.000 morts du tremblement de terre qui a
secoué l'Iran en 2003. 
    Dans le détail, les séismes de lundi dernier ont tué 29.605
personnes en Turquie et plus de 3.500 en Syrie, selon les
derniers bilans communiqués il y a deux jours.
    La Turquie a indiqué qu'environ 80.000 personnes étaient
hospitalisées et plus d'un million de personnes réfugiées dans
des abris temporaires.
    Dans la ville d'Antakya, dans le sud de la Turquie, une
équipe de sauveteurs chinois et de pompiers turcs a pu secourir
dimanche Malik Milandi, un Syrien de 54 ans, qui a survécu 156
heures dans les décombres.
    Un père et sa fille, un bébé, ainsi qu'une fillette de 10
ans ont également été extraits des décombres dimanche, mais de
tels miracles devraient se raréfier.  
    Lors d'un enterrement près de la ville turque de Reyhanli,
des femmes voilées gémissaient, tandis que des corps sans vie
étaient déchargés des camions, certains dans des cercueils,
d'autres parfois simplement enveloppés dans des couvertures.
    Sur la route menant à la ville turque de Kahramanmaras, un
gros camion était rempli à ras bord de cercueils en bois.
    L'AIDE EN SYRIE BLOQUÉE
    Dans le nord-ouest de la Syrie, tenu par les rebelles et en
proie à une guerre civile depuis 12 ans, les stigmates du séisme
sont encore plus visibles, la région ayant reçu peu d'aide
comparativement aux zones tenues par les forces 
gouvernementales.
    L'aide dans les zones rebelles a été en partie retardée,
faute du feu vert du groupe islamiste Hayat Tahrir al Cham (HTS)
qui contrôle une partie du Nord-Ouest syrien, a expliqué Jens
Laerke, porte-parole de l'Onu.
    Une source au sein de HTS à Idlib a déclaré à Reuters que le
groupe n'autoriserait aucune expédition depuis les zones tenues
par les forces gouvernementales syriennes et que l'aide devra
passer par le nord de la Turquie.
    "La Turquie a ouvert toutes les routes et nous ne laisserons
pas le régime (syrien) profiter de la situation pour montrer
qu'il aide", a dit la source. 
    Les Nations unies espèrent intensifier les opérations de
secours au niveau de la frontière entre la Syrie et la Turquie
en ouvrant deux autres points de passage pour permettre
l'acheminement de l'aide, a déclaré Jens Laerke.
    "Pour le moment, nous avons laissé tomber les habitants du
nord-ouest de la Syrie", a déploré sur Twitter Martin Griffiths,
le secrétaire général adjoint des Nations unies pour les
affaires humanitaires, qui s'est rendu à la frontière
turco-syrienne, où un unique poste frontalier achemine pour
l'instant l'aide de l'Onu.
    "Ils se sentent à juste titre abandonnés", a-t-il ajouté,
promettant de redoubler d'efforts pour améliorer rapidement la
situation.
    Martin Griffiths se rendra lundi dans la ville d'Alep, dans
le nord de la Syrie, pour évaluer les dégâts du séisme et
plaider pour une assistance en faveur des zones contrôlées par
les forces gouvernementales syriennes et celles tenues par les
rebelles. 
    Une première aide de l'Union européenne destinée aux zones
de la Syrie tenues par les forces gouvernementales est arrivée à
Damas dimanche.
    DES PILLEURS SIGNALÉS
    Dans la ville turque de Kahramanmaras, proche de l'épicentre
du séisme, les personnes déplacées ont déclaré avoir choisi
d'installer des tentes aussi près que possible de leurs
logements endommagés ou détruits afin d'éviter des vols.
    Critiqué pour la gestion de la catastrophe, le président
turc Recep Tayyip Erdogan, candidat à sa réélection en juin,
s'est engagé à lancer la reconstruction des logements détruits
dans quelques semaines.
        Il a également menacé d'une sévère punition les
personnes tentant de profiter de la situation pour se livrer à
des vols.  
    Gizem, une secouriste dans la province de Sanliurfa
(sud-est), a déclaré avoir vu des voleurs dans la ville
d'Antakya. "Nous ne pouvons pas beaucoup intervenir car la
plupart des pilleurs sont armés de couteaux".
    A Kahramanmaras, une personne âgée a déclaré que des bijoux
en or avaient été dérobés à son domicile, tandis que dans la
ville portuaire d'Iskenderun, la police a été déployée aux
carrefours des artères commerçantes qui abritent nombre de
magasins de téléphonie et de bijouteries.
    Deux associations allemandes d'aide ont suspendu leur
opérations en Turquie samedi, évoquant des cas d'affrontements
entre divers groupes et des craintes en matière de sécurité dans
les zones touchées par les séismes.
    INTERROGATIONS SUR LES NORMES ANTISISMIQUES
    Sur le plan politique, une polémique a éclaté sur les normes
de construction en Turquie, qui se trouve sur plusieurs lignes
de faille sismique.
    Le vice-président turc, Fuat Oktay, a déclaré que 131
personnes avaient été identifiés à ce jour comme responsables de
l'effondrement d'une partie des milliers de bâtiments rasés dans
les dix provinces touchées.
    "Nous assurerons un suivi méticuleux du dossier jusqu'à la
conclusion de la procédure judiciaire, en particulier pour les
bâtiments qui ont subi de lourds dégâts et ceux qui ont provoqué
des morts et des blessés", a-t-il déclaré.
    Des proches des victimes du tremblement de terre et une
partie de l'opposition ont accusé le gouvernement d'avoir tardé
à agir, jugeant par ailleurs insuffisants ses efforts. Ils
notent que l'armée, qui a joué un rôle important lors du
tremblement de terre de 1999, n'a pas été mobilisée au départ.
    Le président turc a reconnu l'existence de quelques
problèmes, notamment dans l'acheminement de l'aide, mais il a
affirmé que la situation n'a jamais été hors de contrôle. Il a
appelé à la solidarité et condamné les manoeuvres politiques
"négatives".   
 (Reportage Ali Kucukgocmen à Antakya et Henriette Chacar
à Elbistan, avec Umit Bektas à Antakya, Maya Gebeily à Adana,
Daren Butler et Yesim Dikmen à
Istanbul, Ece Toksabay à Ankara, Timour Azhari à Beyrouth,
Suleiman al-Khalidi à Amman; rédigé par Clarence Fernandez et
Dominic Evans; version française Claude Chendjou)
 

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