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Revers de l'AKP en Turquie aux élections législatives
information fournie par Reuters 08/06/2015 à 07:20

REVERS DE L'AKP AUX LÉGISLATIVES TURQUES

REVERS DE L'AKP AUX LÉGISLATIVES TURQUES

par Ercan Gurses

ANKARA (Reuters) - Le projet du président turc Recep Tayyip Erdogan de renforcer ses pouvoirs est apparu sérieusement compromis dimanche soir, son parti, l'AKP, ayant perdu sa majorité absolue au Parlement, selon les résultats partiels des élections législatives publiés dimanche soir.

Après dépouillement de 94% des bulletins de vote, le Parti pour la justice et le développement (AKP) aurait remporté 41% des suffrages, selon la chaîne de télévision CNN Turk. Le parti islamo-conservateur n'aurait ainsi pas la majorité absolue des sièges au Parlement pour la première fois depuis sa création en 2001 par Recep Tayyip Erdogan.

Autre enseignement du scrutin, le HDP (Parti démocratique des peuples) fait son entrée pour la première fois à la Grande assemblée nationale de Turquie, le parlement monocaméral, en passant le seuil des 10% des suffrages nécessaires.

Le HDP, crédité de plus de 12% des voix, espère obtenir 80 sièges sur les 550 que compte l'assemblée, a indiqué un de ses élus, Sirri Surreya Onder.

Le parti prokurde a exclu de former un gouvernement de coalition avec l'AKP par la voix de son chef de file, Selahattin Demirtas. Celui-ci a également estimé que les résultats des élections mettaient fin au débat sur la mise en place d'un système présidentiel.

"Le débat sur la présidence exécutive et la dictature a pris fin en Turquie avec ces élections", a déclaré Selahattin Demirtas lors d'une conférence de presse à Istanbul.

Un haut responsable de l'AKP a déclaré sous le sceau de l'anonymat que le parti islamo-conservateur anticipait "un gouvernement minoritaire et des élections anticipées".

Recep Tayyip Erdogan, dirigeant le plus populaire de Turquie, mais aussi le plus controversé, avait dit espérer une victoire massive pour son parti, de façon à pouvoir faire voter une modification de la constitution et transformer le régime parlementaire en place en Turquie en régime présidentiel.

LE HDP A ÉLARGI SON ÉLECTORAT

Bien que la loi fondamentale demande au chef de l'Etat de rester au-dessus des partis, Recep Tayyip Erdogan n'a pas ménagé ses efforts pour convaincre les électeurs de la nécessité de la réforme constitutionnelle, n'hésitant pas à adopter un ton conflictuel pendant la campagne.

S'il se confirme, le revers électoral de l'AKP sera aussi celui du Premier ministre Ahmet Davutoglu.

Les deux hommes avaient présenté le scrutin comme un choix entre une "nouvelle Turquie" et un retour à une histoire marquée par des gouvernements de coalition de courte durée, l'instabilité économique et des coups d'Etat d'une armée dont l'influence a été endiguée par Recep Tayyip Erdogan.

Les résultats partiels montrent que le HDP a réussi à élargir son électorat au-delà des sympathisants de la cause kurde vers le centre gauche et les laïques déçus par Erdogan.

La percée du HDP est endeuillée par un attentat qui a fait deux morts et 200 blessés vendredi lors d'un de ses meetings électoraux à Diyarbakir dans le sud-est de la Turquie.

Selon les résultats donnés par CNN, les laïques du Parti républicain du peuple (CHP, gauche kémaliste) seront à nouveau le deuxième groupe à l'assemblée, ayant obtenu environ un quart des suffrages.

Le président du CHP pour Istanbul, Murat Karayalcin, a déclaré que les résultats du scrutin de dimanche étaient un "non clair" à la présidentialisation du régime voulue par Recep Tayyip Erdogan.

Le Parti d'action nationaliste (MHP, extrême droite), souvent considéré comme le partenaire le plus probable de l'AKP s'il devait former une coalition, a obtenu près de 17% des suffrages.

Le haut responsable de l'AKP a estimé qu'un gouvernement de coalition avec le MHP était improbable et que l'AKP préférait gouverner seul et tenterait de retrouver des soutiens en prévision d'un nouveau scrutin anticipé.

La livre turque a touché un point bas après l'annonce des premiers résultats, les marchés n'appréciant pas la perspective d'un gouvernement minoritaire ou de coalition.

En fin de soirée, elle valait 2,75 livres pour un dollar.

(Avec Daren Butler et Ayla Jean Yackley à Istanbul, Humeyra Pamuk à Diyarbakir, Jonny Hogg et Tuvan Gumrukcu à Konya; Danielle Rouquié pour le service français)

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