Alors que l'Assemblée nationale s'apprête à dévoiler la cuvée 2014 de la réserve parlementaire, un rapport de la Cour des comptes dénonce les dérives de l'utilisation de ce "trésor de guerre" de près de 150 millions d'euros par an que se partagent députés et sénateurs pour le redistribuer dans leurs circonscriptions. Un système souvent décrié pour ses dérives clientélistes et sur lequel le gendarme des finances publiques juge le "moment venu de s'interroger".
C'est ce qu'ont pu apprendre les ministres de l'Intérieur et du Budget dans un référé daté du 27 novembre, dont Le Canard Enchaîné a récemment révélé l'existence et que Le Point.fr publie ici en intégralité. Les magistrats de la rue Cambon ont passé au crible plus de 60 000 subventions distribuées entre 2006 et 2012. Un magot d'un milliard d'euros que les parlementaires et l'exécutif ont pu se partager à leur guise.
Explosion à la veille des élections
La Cour des comptes s'interroge notamment sur les critères d'ouverture des crédits de la réserve parlementaire. Ainsi, en 2006, veille d'année électorale, le plafond des dépenses a littéralement explosé. 266 millions d'euros d'autorisations d'engagement ont été ouverts. Le robinet a permis de distribuer deux fois plus de subventions qu'en temps normal, mais il a aussi laissé derrière lui un trou de 113 millions d'euros dans le budget de l'État...
Une utilisation partisane
Les crédits débloqués en 2006 ont...
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