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Reprise jeudi du procès de la société Adecco pour discrimination à l'embauche
information fournie par Boursorama avec AFP 10/01/2024 à 09:14

Interrompu en septembre après une seule journée d'audience, le procès du géant de l'intérim Adecco et de deux de ses anciens directeurs poursuivis pour discrimination à l'embauche et fichage à caractère racial reprend jeudi devant le tribunal judiciaire de Paris.

( AFP / LOIC VENANCE )

( AFP / LOIC VENANCE )

Le groupe franco-suisse est accusé par d'anciens salariés et des associations antiracistes d'avoir mis en place un système de discrimination fondé sur la couleur de peau, à travers le fichier "PR 4" comportant les noms de 500 intérimaires noirs.

Lors des débats de septembre, un des ex-directeurs d'une agence parisienne d'Adecco avait soutenu que le critère "PR 4" ne qualifiait pas la couleur de peau mais "un mixte de l'expérience professionnelle et du savoir-être du candidat".

Adecco, en tant que personne morale, Olivier P. et Mathieu C., anciens directeurs de l'agence visés par la plainte, sont accusés de discrimination et fichage "en raison de l'origine, de la nationalité ou de l'ethnie".

Les deux hommes et le représentant d'Adecco ont rejeté ces accusations.

Les faits remontent à plus d'une vingtaine d'années.

En 2001, une information judiciaire avait été ouverte à Paris après une plainte de SOS Racisme.

L'association avait été alertée par un ancien salarié chargé du recrutement dans l'agence Adecco restauration Montparnasse d'un classement des candidats avec un code "PR 4" pour identifier les personnes de couleur.

Présent à l'audience en septembre, le lanceur d'alerte est revenu sur ses six mois passés à l'agence en tant que stagiaire, où il dit avoir formé à "mettre une indication" pour chaque candidat.

"Lorsque la personne présentait bien, je devais mettre PR 1, un peu moins je devais mettre PR 2, et pour une personne de couleur, une personne noire, je devais mettre PR 4", a-t-il détaillé.

Adecco reconnaît l’existence d'une codification "PR 4" mais conteste le fait qu'il s'agisse d'une référence à la couleur de peau des intérimaires.

Selon l'entreprise, les personnes classées "PR 4" étaient celles susceptibles d'"avoir des difficultés en mission". Parmi ces "difficultés", un ancien directeur a évoqué une personne qui ne "présente" pas bien, qui ne sait pas lire ou écrire ou qui ne parle pas le français.

L'agence mise en cause, spécialisée dans l'hôtellerie, travaillait notamment avec le ministère des Affaires étrangères, Eurodisney et la Société des wagons-lits.

Le groupe d'intérim encourt une amende de 1,65 million d'euros. Les deux anciens cadres de l'agence risquent 330.000 euros d'amende chacun et jusqu'à sept ans d'emprisonnement.

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