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REPORTAGE-Dents de dragon, barbelés... L'Ukraine se retranche à son tour
information fournie par Reuters 11/01/2024 à 12:24

par Vitalii Hnidyi et Thomas Peter

Des rangées de barricades en béton blanc et des rouleaux de barbelés à lames traversent le champ sur plus d'un kilomètre. Des tranchées ont été creusées à la faveur de l'obscurité. L'artillerie gronde à proximité.

Le 28 décembre dernier, Reuters a pu visiter de nouvelles lignes de défense ukrainiennes face aux forces russes près de la ville de Koupiansk, dans le nord-est du pays.

Depuis plusieurs semaines, après avoir acté l'échec de sa contre-offensive lancée en juin, l'Ukraine multiplie les travaux de fortification sur le front.

Ces lignes, dont certaines s'inspirent de celles construites par les Russes dans le sud et l'est du pays, doivent permettre à Kyiv de contenir les assauts de Moscou, qui a repris l'initiative sur le terrain, tout en reconstituant ses forces.

Les experts militaires le constatent, la Russie intensifie ses assauts contre les villes de Koupiansk, Lyman et Avdiivka dans l'est de l'Ukraine, et n'a plus besoin de conserver des troupes en réserve par crainte d'une percée adverse.

Le 28 novembre dernier, le président Volodimir Zelensky a annoncé que les défenses autour de ces trois villes seraient "significativement renforcées".

Le chef de l'Etat ukrainien a également cité les régions de Kharkiv, Soumy, Tchernihiv, Kyiv, Rivne et Volyn, qui s'étendent le long de la frontière avec la Biélorussie, et celle de Kherson, dans le Sud.

MINIMISER LES PERTES

En consolidant ainsi ses fortifications, l'Ukraine espère réduire le nombre de soldats positionnés sur les lignes de front, alors que le gouvernement de Kyiv n'a pas encore tranché la délicate question d'une réforme de la conscription pour pallier la réduction de ses effectifs.

Kyiv doit également composer avec la baisse de ses stocks de munitions. Selon Jack Watling, expert au Royal United Services Institute à Londres, le nombre de victimes russes a décliné pour cette raison, permettant à Moscou de constituer de nouvelles unités qui pourraient, à terme, ouvrir de nouveaux fronts.

"Côté ukrainien, ils essaient de minimiser leurs propres pertes mais aussi de reconstituer une force de combat offensive", ajoute Jack Watling.

Mercredi, Reuters a pu visiter des tranchées creusées à l'aide de pelleteuses dans la région de Tchernihiv, près de la frontière russe.

"Quand les civils auront terminé leur travail (de consolidation), nous allons tout miner", a déclaré à la presse Serhiy Nayev, commandant des forces pour le secteur nord.

"(Les travaux sont en cours) tout le long de la Zone opérationnelle Nord (...), dans la région de Soumy, de Tchernihiv et ici en direction de Kyiv."

"Des structures en béton, des barbelés (...) des dents de dragon (blocs de béton anti-chars) qui seront minées et entourées de barbelés", a ajouté l'officier.

"Cela prend trop de temps", s'est inquiété un militaire du génie, "Lizard" sur le front. "Je pense que la plupart de ses barrières auraient dû être construites bien plus tôt, probablement au printemps."

Plusieurs centaines de mètres derrière ces dents de dragon, on s'affairait à étendre un réseau de tranchées individuelles étayées avec des poutres en bois, pourvues de quoi se loger sommairement et de lits superposés.

(Avec la contribution d'Ivan Lyubysh-Kirdey, Gleb Garanich et Tom Balmforth ; Jean-Stéphane Brosse pour la version française, édité par Blandine Hénault)

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