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Régionales : la mauvaise performance du RN, un frein pour Marine Le Pen en 2022
information fournie par Boursorama avec Media Services 21/06/2021 à 16:24

Gagner une région puis la gérer montrerait la capacité de la présidente du RN à gouverner.

Marine Le Pen à Hénin-Beaumont, le 20 juin 2021. ( AFP / DENIS CHARLET )

Marine Le Pen à Hénin-Beaumont, le 20 juin 2021. ( AFP / DENIS CHARLET )

Il reste encore du chemin à parcourir à Marine Le Pen pour parfaire sa normalisation, mise à mal par le recul du Rassemblement national au premier tour des régionales. Sa course vers l'Élysée s'en trouve ralentie et pose des questions sur sa stratégie.

Ces scrutins sont présentés au RN comme les dernières "marches" à franchir dans l'ascension de Marine Le Pen vers la présidence de la République. Gagner une région puis la gérer, comme l'espère encore le RN en Provence-Alpes Côte d'Azur, seule région où il est arrivé en tête (contre 6 régions en 2015), montrerait la capacité de la candidate à la présidentielle à gouverner.

Si le RN n'emporte pas Paca, "Marine Le Pen ne pourra pas prétendre à être une force de gouvernement régional, ce qui lui permettrait de créer une véritable dynamique à 10 mois de la présidentielle", souligne le politologue Pascal Perrineau, qui a relevé sa "mauvaise humeur" à l'accueil des résultats. Marine Le Pen a reconnu dimanche que ses électeurs ne s'étaient "pas déplacés" et les a appelés "au sursaut" pour le second tour.

"Mais on ne voit pas très bien pourquoi les gens qui ne se sont pas déplacés iraient faire ce cadeau" aux candidats "qui, sur le terrain, n’ont pas réussi à les convaincre au premier tour", note Pascal Perrineau qui ne voit désormais pour le RN en région que la possibilité de "jouer ici et là, la force de blocage".

Forte abstention chez les électeurs du RN

Selon Ipsos, les électeurs RN sont ceux qui se sont le plus abstenus dimanche, à 73%, devant ceux de Jean-Luc Mélenchon et Nicolas Dupont-Aignan (67% chacun), alors que les électeurs de droite de François Fillon sont allés davantage voter (44% d'abstention). Le RN a été victime "plus que d'autres" de l'abstention, "étant donné la sociologie de plus en plus populaire" du parti, selon Pascal Perrineau.

L'historien de l'extrême droite Nicolas Lebourg y voit pour sa part un "dégagisme" qui s'étend désormais au RN et à LFI. "Les mécontents" qui ne sont pas parvenus à s'exprimer "par des nouveaux partis" comme En Marche ou LFI, ou par "des listes sans étiquette" comme aux municipales, sont entrés dans "une sorte de bouderie totale" , selon lui.

"C'est un échec démocratique qui concerne l'intégralité des mouvements politiques", a admis le numéro 2 du RN Jordan Bardella sur RMC et BFMTV lundi. Mais la meilleure arme à la colère "c'est le vote". "En restant chez vous (...) vous n’exprimez pas une colère vous la laissez perdurer" , a-t-il souligné.

Pour le politologue Jean-Yves Camus "c'est peut-être la limite de la 'normalisation' du RN qui a été atteinte". En vue de 2022, la cheffe du RN a en effet lissé son discours pour "rassurer" les Français sur sa capacité à exercer le pouvoir : elle ne souhaite plus sortir de l'euro ni de Schengen, promet de rembourser la dette, et dit qu'elle "n'a pas peur des étrangers".

Un discours trop lissé ?

Or ce discours plus modéré "c'est trop pour l’électorat le plus populaire, le plus contestataire et le plus anti-système" et en même temps "ce n’est pas du tout assez pour l'électorat senior et csp+" qui s'est déplacé dimanche et a voté LR, selon Nicolas Lebourg.

Au final "aucune des lignes du RN, ni parti localiste venant de la gauche, ni FN fondamental, ni RPR durci, n'a fonctionné hier. Ce qui pose la question de la crédibilité de ce parti à diriger" le pays , selon Nicolas Lebourg. Il juge cependant difficile de se projeter sur la présidentielle, où "ce ne sont pas les mêmes votes, les mêmes incarnations". Les Français "peuvent se mobiliser pour ce scrutin même s'ils ne se sont pas déplacés aux régionales".

Les partis d'Emmanuel Macron et de Marine Le Pen "ne sont pas les vainqueurs" des régionales mais "pourraient tout de même se retrouver" à la présidentielle, veut d'ailleurs croire le porte-parole et tête de liste RN dans les Hauts-de-France Sébastien Chenu, largement distancé par le sortant ex LR Xavier Bertrand.

Mais pour Brice Teinturier, directeur délégué d'Ipsos France, ces régionales montrent que "les Français aspirent à autre chose qu'à ce duel" Macron-Le Pen.

14 commentaires

  • 23 juin 08:42

    La Russie finance le Rn jusqu'en 2028........Menace sur la nation française


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