Les "contraintes budgétaires" ne permettent pas de faire "des promesses qu’on ne pourra jamais tenir", sur l'âge légal de départ à la retraite, notamment, selon François Asselin.

François Asselin à Puteaux, le 20 mars 2024. ( AFP / BERTRAND GUAY )
Alors que François Bayrou a affiché sa volonté de trouver avec les partenaires sociaux des voies pour améliorer la réforme des retraites controversée, le président de la CPME François Asselin a proposé mardi 8 janvier d'axer les discussions sur les métiers créant de l'usure professionnelle.
Le dirigeant s'exprimait à l'issue d'un entretien d'une heure et demie avec le Premier ministre François Bayrou, qui reçoit cette semaine l'ensemble des partenaires sociaux et leur demande, a résumé François Asselin auprès de l' AFP , "d'étudier les voies d'amélioration" de la réforme . "Nous avons confirmé être partants", a-t-il indiqué.
"Nous connaissons les contraintes budgétaires et savons que nous ne pouvons faire miroiter aux Français des promesses qu’on ne pourra jamais tenir" , a cependant relevé le président de la CPME. "Si on voulait revenir sur l'âge de départ en retraite, se poserait immédiatement la question du financement, d'autant qu'on sait déjà que l'actuelle réforme n'aura pas de point d'équilibre à partir de 2030", a-t-il mis en garde.
"Toute petite marge de manœuvre"
François Asselin a estimé en revanche qu'une discussion sur les métiers engendrant de l'usure professionnelle "pourrait aboutir entre partenaires sociaux".
"On a une toute petite marge de manœuvre" financière , a-t-il estimé, avec les excédents liés au Fonds d'investissement dans la prévention de l'usure professionnelle (FIPU) : "Pour ces métiers, si on anticipe les choses et qu'on traite le sujet en milieu de carrière, il y a des choses à faire, et on sait les faire".
François Asselin a par ailleurs indiqué à François Bayrou que la CPME était prête, dans le futur projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), à "accepter le dernier arbitrage sur les allègements de charges sociales, même s'il était perfectible, car il protège le tissu des PME".
Le gouvernement Barnier avait initialement prévu de supprimer quatre milliards d'allègements de charges patronales sur les salaires les plus bas dans son PLFSS censuré début décembre, avant de limiter ces suppressions à 1,6 milliard, épargnant les salaires inférieurs à 2,25 SMIC, qui constituent la grande majorité de ceux versés dans les PME.
François Asselin a jugé l'entretien "sympathique". Il a estimé que le Premier ministre avait un côté "méthode Coué où il se dit qu'il faut jouer toutes les chances possibles". Mais "il y a ce qu'il faudrait faire pour que la France redresse la tête, et ce que le Premier ministre pourra faire dans le contexte politique actuel" a-t-il estimé.
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