Roland Lescure à Manosque, le 5 avril 2024. ( AFP / CHRISTOPHE SIMON )
Le ministre délégué chargé de l'Industrie, Roland Lescure, a indiqué lundi qu'il y avait des "marques d'intérêt" pour reprendre l'usine amiénoise du biochimiste MetEx, produisant des acides aminés principalement pour l'alimentation des animaux d'élevage, et placé en redressement judiciaire en mars.
"Tant que ce n'est pas fait, ce n'est pas fait. Aujourd'hui, il n'y a pas de repreneurs, il y a des marques d'intérêt, il y a des discussions", a déclaré M. Lescure après une visite du site amiénois, qui compte quelque 300 salariés.
Metex fait face "à des défis d'approvisionnement avec une matière première chère, des défis de compétitivité avec notamment des producteurs chinois, mais aussi des défis de trésorerie qu'il faut que nous accompagnons", a-t-il précisé.
Nous devons "trouver des partenaires capables d'accompagner, d'investir dans l'entreprise avec des plans d'affaires crédibles. On n'est pas là pour chercher des chercheurs de primes ni pour accompagner des entreprises qui n'ont pas d'avenir", a ajouté le ministre.
Le 20 mars, le tribunal de commerce de Paris a placé cette entreprise en procédure de redressement judiciaire, avec six mois de période d'observation.
L'usine d'Amiens produit habituellement 100.000 tonnes d'acides aminés par an, principalement de la lysine. Les acides aminés sont essentiels pour la croissance musculaire des animaux d'élevage.
Cette usine est confrontée depuis plusieurs mois à un environnement économique difficile, ses coûts de production ayant bondi en raison de l'envol des prix des matières premières, notamment le sucre, qui représente 50% du coût de production de la lysine, selon Metex.
"Nous sommes en négociation avec un certain nombre de producteurs de sucre, pour voir si nous pouvons sécuriser des contrats à long terme", a affirmé lundi M. Lescure.
L'entreprise demande aussi à Bruxelles de mettre en place des taxes douanières sur les importations de Chine et a déposé une plainte antidumping auprès de la Commission européenne.
"Non au dumping chinois", "Entre le chômage partiel et Pôle Emploi il n'y a qu'un pas", pouvait-on lire sur des banderoles devant l'entreprise.
La secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, est attendue sur place vendredi.
2 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer