M. tire souvent sur les manches de son pull, comme une enfant gênée. Elle se tient droite à la barre, face à la cour qui l'auditionne ce vendredi. M. est une ancienne prostituée aujourd'hui partie civile au procès du Carlton, présente au tribunal pour raconter des rapports sexuels tarifés avec plusieurs des prévenus, poursuivis pour proxénétisme aggravé. Elle a quarante et un ans, une silhouette fine, un visage doux. C'est une femme que l'on devine fragile, mais qui ne se laisse pas intimider, forgée sans doute par les épreuves de la vie. Un "passif lourd", presque autant que les dizaines de kilos de dossier d'instruction qui lui font face aujourd'hui. Un passif sur laquelle elle ne veut pas revenir devant la cour, " je souhaiterais me concentrer sur cette affaire ", dit-elle d'emblée de sa voix fluette. Le président Bernard Lemaire "la comprend", alors c'est lui qui raconte "parce que c'est important pour tout comprendre".M. est née à Roubaix, septième d'une fratrie de neuf enfants. Agressée sexuellement par son frère dès son enfance, elle est "vendue" à 20 ans par ses parents à "un ministre du Qatar". Elle fuit à Londres, revient en France, dans l'Est, se prostitue "pour l'argent, jamais pour le plaisir". Elle rencontre un homme qui lui fait un enfant, arrête les passes. Puis, retour à la case départ, le Nord, où elle s'installe avec sa fille."Des cadeaux" Fin 2012, elle a besoin d'un conseil pour régler un conflit de garde d'enfant...
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