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Procès de l'ex-PDG et propriétaire d'Atalian, accusé de détournement de plus de 36 millions d'euros
information fournie par Boursorama avec AFP 22/01/2024 à 16:47

( AFP / LOIC VENANCE )

( AFP / LOIC VENANCE )

Le procès du propriétaire du géant du service aux entreprises Atalian, Franck Julien, soupçonné d'avoir détourné plus de 36 millions d'euros entre 2008 et 2019 des comptes de sa société, s'est ouvert lundi à Paris.

Discret, en jean et doudoune sans manches, l'ex-patron et actionnaire quasi-unique du groupe, âgé de 57 ans, a écouté le président du tribunal correctionnel dresser la longue liste des faits qui lui sont reprochés: abus de biens sociaux, blanchiment, faux et escroquerie...

Dans cette affaire à tiroirs, treize autres personnes, anciens cadres d'Atalian et dirigeants de sociétés prestataires, sont assis à ses côtés sur le banc des prévenus.

Le dossier a débuté fortuitement le 6 janvier 2015, à la faveur d'un banal contrôle routier sur l'autoroute A6 en Seine-et-Marne. Dans le coffre d'une voiture, les douaniers découvraient près de 2 millions d'euros en liquide... cachés dans un chauffe-eau et un sèche-linge.

Au fil de leurs investigations, les enquêteurs ont mis au jour une "véritable prédation des biens de la société au bénéfice de son dirigeant", ont résumé les juges d'instruction dans leur ordonnance de renvoi.

Selon eux, Franck Julien avait l'habitude de facturer à sa société (et rarement rembourser) la rénovation de biens immobiliers personnels: un appartement à Paris, une maison en forêt de Rambouillet (Yvelines), un hôtel particulier à Uccle près de Bruxelles...

Dans le système décrit par les juges, les artisans surfacturaient ou émettaient de fausses factures pour rétrocéder ultérieurement des espèces à M. Julien ou autres cadres de la société. Ce "cash" aurait ensuite servi aux "besoins personnels" de l'ex-PDG, à l'achat de la "paix sociale" avec les syndicats ou au "gain de nouveaux marchés" auprès de certains clients.

Les investigations n'ont pu établir l'existence d'une quelconque corruption.

Le préjudice total causé à Atalian, partie civile au procès, est estimé autour de 36/37 millions d'euros.

Lors des débats, Franck Julien devra en outre s'expliquer sur des prestations de conseil à Atalian facturées 18 millions d'euros lorsqu'il n'était sur le papier plus PDG de l'entreprise.

Il est aussi suspecté d'avoir surévalué les loyers que versait son groupe à des sociétés civiles immobilières (SCI) lui appartenant, ou encore d'avoir grossi la valeur d'une filiale vendue à Vinci en 2015.

Devant les enquêteurs, M. Julien a dénoncé un "véritable complot" orchestré en interne pour le faire chanter. Il s'est défendu d'être un "mondain qui flambe" mais a reconnu des abus de biens sociaux, des "erreurs, des fautes".

Créé en 1944, Atalian, spécialisé dans le nettoyage et la sécurité des entreprises, compte aujourd'hui 67.000 salariés à travers le monde et a réalisé près de 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2022.

Le procès doit durer jusqu'au 12 mars.

4 commentaires

  • 22 janvier 19:29

    Bof, l'argent détourné de l'entreprise était le sien quand même ! Il n'y avait qu'un seul lésé, le fisc bien souvent trop gourmand !


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