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Procès Adecco: prison avec sursis et amende requises contre la société d'intérim et deux de ses cadres
information fournie par Boursorama avec AFP 12/01/2024 à 18:00

( AFP / LOIC VENANCE )

( AFP / LOIC VENANCE )

Une amende de 50.000 euros à l'encontre d'Adecco France et trois mois de prison avec sursis pour deux de ses anciens directeurs d'agence, poursuivis pour discrimination à l'embauche et fichage à caractère racial, ont été requis vendredi devant le tribunal correctionnel de Paris.

Dans des réquisitions très techniques, la procureure a relevé la difficulté de juger des faits qui remontent à près de 24 ans.

"C'est un délai affolant", a souligné la représentante du parquet en rappelant que la loi avait largement évolué depuis les faits et qu'"il y a souvent une impossibilité à prouver la discrimination, particulièrement dans le domaine du travail".

La décision est attendue le 13 mars.

Le groupe franco-suisse est accusé par d'anciens salariés et des associations antiracistes d'avoir mis en place un système de discrimination fondé sur la couleur de peau, à travers le fichier "PR 4" comportant les noms de 500 intérimaires très majoritairement noirs.

A l'audience, les prévenus, Olivier P. et Mathieu C., ont soutenu que le critère "PR 4" ne qualifiait pas la couleur de peau mais "un mix de l'expérience professionnelle et du savoir-être du candidat", notamment sa maîtrise du français.

L'existence du fichier "PR 4" n'est "pas contestable", a indiqué la procureure tout en admettant que "son interprétation est contestée".

Cependant, a-t-elle souligné, "tous les témoignages (des victimes) sont parfaitement concordants pour dire qu'il s'agissait de critères sur la couleur de peau".

Elle a estimé que les explications données par les prévenus à l'audience sur les critères de ce fichier étaient "fantaisistes". "Il faut avoir envie d'y croire", a-t-elle ironisé.

Entre 1997 et 2001, l'agence que les deux prévenus dirigeaient dans le quartier Montparnasse à Paris aurait fiché quelque 500 intérimaires noirs, écartés de certains postes pour satisfaire les demandes des clients.

"Je n'ai jamais cautionné ni pratiqué la discrimination, il y a un paradoxe énorme, j'ai passé ma vie à lutter contre la discrimination", a expliqué à la barre Olivier P., aujourd'hui à la retraite après 17 ans chez Adecco.

"Des gens ont travaillé, quelle que soit leur couleur de peau", a-t-il insisté.

Son ex-collègue Mathieu C. n'a pas dit autre chose au cours de son audition.

Leurs avocats ont plaidé "une relaxe sans scrupule" réfutant l'existence d'un fichier basé sur des considérations raciales.

"Adecco a toujours lutté contre les discriminations. C'est dans l'ADN de la société", a dit à la barre Gérald Jasmin, directeur général d'Adecco France.

"Pourquoi 95% des personnes figurant dans le fichier PR 4 sont noires?", demande un avocat des parties civiles. "Je n'ai pas la réponse", concède le DG d'Adecco.

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