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Israël sommé de laisser entrer davantage d'aides à Gaza après la mort d'humanitaires
information fournie par AFP 05/04/2024 à 22:14

Des enfants palestiniens transportent un seau d'eau à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 5 avril 2024 ( AFP / MOHAMMED ABED )

Des enfants palestiniens transportent un seau d'eau à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 5 avril 2024 ( AFP / MOHAMMED ABED )

Israël est soumis à des pressions internationales croissantes pour laisser entrer davantage d'aides dans la bande de Gaza menacée de famine, après que son armée a admis de "graves erreurs" dans la mort de sept humanitaires tués dans le territoire palestinien.

Alors que la guerre entre l'armée israélienne et le Hamas entre dimanche dans son 7e mois, 54 Palestiniens ont été tués ces dernières 24 heures dans les frappes israéliennes incessantes sur la bande de Gaza, portant à près de 33.100 le nombre total de morts, la plupart des civils, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste palestinien.

Lancée en riposte à une attaque sanglante de commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza en Israël le 7 octobre, l'offensive de grande envergure israélienne contre le territoire palestinien a provoqué, outre le lourd bilan humain, une catastrophe humanitaire et des destructions colossales.

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a exigé l'arrêt de toute vente d'armes à Israël, dans une résolution évoquant les craintes de "génocide" contre les Palestiniens.

Pour la première fois, le président Joe Biden a fait état jeudi de la possibilité de conditionner l'aide américaine à l'allié israélien à des mesures "tangibles" face à la catastrophe humanitaire à Gaza.

Selon le Croissant-Rouge palestinien, "31 enfants sont morts de faim et de déshydratation" dans la bande de Gaza, où la majorité des 2,4 millions d'habitants sont menacés de famines d'après l'ONU.

Carte de la bande de Gaza et d'Israël montrant Ashdod, le point de passage d'Erez et les poste-frontières de Kerem Shalom et Rafah ( AFP / Nalini LEPETIT-CHELLA )

Carte de la bande de Gaza et d'Israël montrant Ashdod, le point de passage d'Erez et les poste-frontières de Kerem Shalom et Rafah ( AFP / Nalini LEPETIT-CHELLA )

Vendredi, le cabinet de sécurité israélien a approuvé des "mesures immédiates pour augmenter l'aide humanitaire à la population civile" dans le territoire palestinien assiégé par Israël depuis le 9 octobre.

Il va autoriser l'acheminement "temporaire" de l'aide par le port israélien d'Ashdod, à environ 40 km au nord de Gaza, et par le point de passage d'Erez, entre le nord de Gaza et Israël. Il va aussi permettre "l'augmentation de l'aide par Kerem Shalom", entre le sud de Gaza et Israël.

"Je leur ai demandé de faire ce qu'ils sont en train de faire", a dit M. Biden au sujet des engagements israéliens.

- "Pas des balles et des bombes" -

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a déclaré que Washington attendait des "résultats" rapides sur le terrain, après avoir affirmé que "100% de la population a besoin d'aide" à Gaza.

Un Palestinien étreint le corps de l'une de ses deux filles, tuées dans un bombardement israélien sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 4 avril 2024 ( AFP / Mohammed ABED )

Un Palestinien étreint le corps de l'une de ses deux filles, tuées dans un bombardement israélien sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 4 avril 2024 ( AFP / Mohammed ABED )

Le patron de l'ONU, Antonio Guterres, a jugé les mesures annoncées par Israël "éparpillées" et insuffisantes.

Lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, la patronne de l'ONG Save the Children-USA, Janti Soeripto, a estimé que "le prochain lot de morts massives d'enfants à Gaza ne viendra pas de balles et de bombes, mais de la famine et de la malnutrition".

Contrôlées strictement par Israël, les aides venant principalement d'Egypte entrent au compte-gouttes via le passage de Kerem Shalom.

Répartition de la population de la bande de Gaza par niveau d'insécurité alimentaire, d'après les données de l'IPC publiées le 18 mars 2024 ( AFP / Nalini LEPETIT-CHELLA )

Répartition de la population de la bande de Gaza par niveau d'insécurité alimentaire, d'après les données de l'IPC publiées le 18 mars 2024 ( AFP / Nalini LEPETIT-CHELLA )

Plusieurs pays effectuent des parachutages quotidiens de vivres sur le territoire palestinien. Mais cela est loin de suffire face aux besoins immenses de la population.

Plusieurs ONG internationales ont alerté sur leur quasi impossibilité de travailler en sécurité dans la bande de Gaza, et certaines ont suspendu leurs opérations après la mort lundi de sept humanitaires de World Center Kitchen (WCK) -un Palestinien et six étrangers-, tués par une frappe de drone israélienne dans le centre de la bande de Gaza.

- "Graves erreurs" -

L'armée israélienne a admis avoir commis une série d'"erreurs graves", affirmant avoir cru, à tort, viser des "agents du Hamas" à bord de trois véhicules.

Des enfants palestiniens rassemblés autour de la voiture du groupe humanitaire World Central Kitchen détruite par une frappe israélienne à Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 2 avril 2024 ( AFP / - )

Des enfants palestiniens rassemblés autour de la voiture du groupe humanitaire World Central Kitchen détruite par une frappe israélienne à Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 2 avril 2024 ( AFP / - )

Elle a aussi reconnu que WCK avait bien communiqué son plan de route mais que les militaires chargés des frappes ne l'avaient pas en mains. Deux officiers vont être limogés.

WCK, basée aux Etats-Unis a réclamé une commission d'enquête "indépendante". La Pologne, dont un ressortissant fait partie des humanitaires tués, a réclamé à Israël "une enquête criminelle" pour "meurtre".

L'attaque du Hamas le 7 octobre a entraîné la mort de 1.170 personnes en Israël, en majorité des civils tués le jour même, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens. Plus de 250 personnes ont été enlevées pendant l'attaque et emmenées à Gaza où 130 sont toujours détenues, parmi lesquelles 34 sont mortes selon l'armée.

Israël s'est juré d'anéantir le Hamas, qui a pris le pouvoir en 2007 à Gaza et est considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, Israël et l'Union européenne.

L'armée israélienne a lancé en représailles une campagne de bombardements aériens intenses sur la bande de Gaza, suivie 20 jours plus tard d'une offensive terrestre qui a permis à ses soldats de progresser du nord au sud de la petite bande de terre, jusqu'aux portes de Rafah.

A Rafah, ville quasi-quotidiennement cible de frappes aériennes israéliennes, s'entassent près de 1,5 million de Palestiniens, la plupart déplacés, qui craignent une offensive terrestre israélienne annoncée par le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

- Le chef de la CIA au Caire -

Alors que discussions sur une trêve dans la guerre à Gaza et la libération d'otages piétinent, le chef de la CIA, Bill Burns, se rendra au Caire pour de nouveaux pourparlers prévus ce week-end, selon des médias américains.

Le discours télévisé du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, à l'occasion de la jour annuelle d'Al-Qods, le 5 avril 2024 dans la banlieue de Beyrouth ( AFP / ANWAR AMRO )

Le discours télévisé du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, à l'occasion de la jour annuelle d'Al-Qods, le 5 avril 2024 dans la banlieue de Beyrouth ( AFP / ANWAR AMRO )

Il rencontrera le chef du Mossad israélien David Barnea et des responsables égyptiens et qataris, d'après le New York Times.

Sur le front nord d'Israël, le chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah a prévenu que son mouvement, qui échange des tirs avec l'armée israélienne depuis près de six mois à la frontière israélo-libanaise, n'avait pas encore utilisé ses "principales" armes dans la bataille.

Le Hezbollah arrêtera ses attaques lorsque la guerre "s'arrêtera à Gaza", a-t-il répété à l'occasion de la journée annuelle d'Al-Qods (Jérusalem), célébrée dans la région pour soutenir les Palestiniens.

5 commentaires

  • 05 avril 22:26

    très bonnes analyses de la situation et des responsabilités. Une honte pour l'humanité.


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