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Pologne: Tusk va demander la confiance au Parlement le 11 juin
information fournie par AFP 03/06/2025 à 13:06

Le candidat nationaliste à la présidentielle polonaise Karol Nawrocki fait le signe de la victoire devant ses partisans, à Varsovie, le 1er juin 2025 ( AFP / Wojtek RADWANSKI )

Le candidat nationaliste à la présidentielle polonaise Karol Nawrocki fait le signe de la victoire devant ses partisans, à Varsovie, le 1er juin 2025 ( AFP / Wojtek RADWANSKI )

Le Premier ministre polonais Donald Tusk a annoncé mardi que le vote de confiance de son gouvernement, qu'il avait annoncé après la victoire du candidat d'opposition nationaliste à l'élection présidentielle, se tiendrait le 11 juin.

Selon les résultats officiels publiés lundi, Karol Nawrocki, soutenu par le parti d'opposition nationaliste PiS, a remporté 50,89% des voix contre 49,11% pour le pro-européen Rafal Trzaskowski au second tour du scrutin de dimanche dont les résultats ont confirmé la polarisation profonde dans ce pays membre de l'Otan et de l'UE.

Le succès du candidat nationaliste vient à contre-courant de l'engagement pro-européen et du soutien à l'Ukraine impulsés par le gouvernement actuel.

Le chef du PiS, Jaroslaw Kaczynski, a estimé que ce résultat était "un carton rouge" pour le gouvernement et appelé à la création d'un "gouvernement apolitique et technique" composé d'experts, alors que les prochaines élections législatives sont prévues en Pologne en 2027.

Mais Donald Tusk a promis de poursuivre sa gouvernance du pays.

"Le vote sur la confiance pour le gouvernement aura lieu le mercredi 11 juin", a déclaré M. Tusk mardi, lors d'une première réunion post-électorale de son cabinet.

"Certaines choses peuvent être faites mieux, plus rapidement, et ce vote de confiance devrait être un nouveau départ. Donc (ce vote sera) offensif, et non pas défensif", a-t-il expliqué.

La veille, M. Tusk avait exprimé l'espoir de pouvoir coopérer avec le nouveau président élu.

En Pologne, le chef de l'Etat, dont le mandat est de cinq ans, exerce une influence sur la politique étrangère et de défense. Il dispose surtout d'un pouvoir de veto au niveau législatif.

Plusieurs réformes prévues par Donald Tusk, ancien président du Conseil européen arrivé au pouvoir en 2023, ont ainsi été bloquées en raison d'une impasse avec le président conservateur sortant Andrzej Duda.

"La présidence de Nawrocki sera une période difficile pour le gouvernement Tusk", a déclaré l'analyste Piotr Buras à l'AFP. Selon lui, le résultat des élections pourrait conduire à des "élections parlementaires anticipées, peut-être pas cette année, mais l'année prochaine".

- "Etat de droit" -

Le président américain Donald Trump a félicité mardi la Pologne, qui s'est choisi "un GAGNANT", dans un message sur son réseau Truth Social accompagné d'un titre de média présentant M. Nawrocki comme "un allié de Trump". Admirateur du dirigeant américain, M. Nawrocki l'avait rencontré à la Maison Blanche avant le premier tour.

Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio a, lui, qualifié la Pologne d'"alliée modèle" et de "contributrice clé au renforcement de l'Otan", dont le peuple "soutient une armée plus forte et la sécurisation de ses frontières".

De son côté, le Kremlin a dit mardi ne pas s'attendre à une amélioration des relations entre Moscou et Varsovie.

"Actuellement, on ne peut pas s'attendre à l'arrivée au pouvoir en Pologne d'un homme politique avec une vision politique plus large qui permettrait de comprendre la nécessité de réfléchir à une normalisation des relations avec ses voisins, avant tout, avec la Fédération de Russie", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s'est dite, sur X, "confiante" dans la poursuite d'une "très bonne coopération" avec Varsovie, tandis que le chef de l'Otan s'est réjoui "de travailler ensemble" avec le nouveau président.

Le maire libéral de Varsovie, Rafal Trzaskowski, le 1er juin 2025 ( AFP / Sergei GAPON )

Le maire libéral de Varsovie, Rafal Trzaskowski, le 1er juin 2025 ( AFP / Sergei GAPON )

Le président allemand Frank-Walter Steinmeier a, quant à lui, appelé la Pologne et l'Allemagne à "coopérer étroitement sur la base de la démocratie et de l'Etat de droit".

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui partage la même vision souverainiste face à Bruxelles que M. Nawrocki, a qualifié sa victoire de "fantastique".

De son côté, le président français Emmanuel Macron a exhorté M. Nawrocki à continuer à bâtir une Europe "forte", "indépendante" et "respectueuse de l'Etat de droit", alors que la présidente des députés d'extrême droite, Marine Le Pen, a vu dans la victoire de M. Nawrocki et "un désaveu pour l'oligarchie de Bruxelles".

- Ukraine -

Cette victoire pourrait compromettre les liens étroits avec l'Ukraine voisine car M. Nawrocki critique les plans d'adhésion de son voisin au sein de l'UE et de l'Otan et souhaite réduire les avantages accordés aux réfugiés ukrainiens.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a cependant dit espérer "poursuivre une coopération fructueuse avec la Pologne et avec le président Nawrocki personnellement", dans un message sur X.

La Pologne joue un rôle de premier plan dans la diplomatie internationale autour de l'Ukraine. La majorité des armes occidentales et de l'aide destinées à Kiev transitent par son territoire.

Durant les dernières heures de sa campagne électorale, Karol Nawrocki a déposé des fleurs au pied d'un monument dédié aux Polonais tués par des nationalistes ukrainiens pendant la Seconde Guerre mondiale. "C'était un génocide commis contre le peuple polonais", a-t-il déclaré.

Le leader d'extrême droite polonais, Slawomir Mentzen, lui a également adressé ses félicitations, en soulignant que les électeurs de son parti Confédération s'attendaient à ce qu'il ne place "pas les intérêts de l'Ukraine au même niveau que les nôtres".

20 commentaires

  • 14:28

    Peut être que les polonais en auront fini avec les LGBT- européens


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