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Présidentielle 2022 : les énergies renouvelables, un point de divergence entre les deux finalistes
information fournie par Boursorama avec Media Services 20/04/2022 à 14:31

Emmanuel Macron défend l'implantation de "50 parcs éoliens en mer d'ici 2050", alors que Marine Le Pen propose dans son programme "un moratoire sur la construction de toute nouvelle éolienne".

Des éoliennes, à Cuxac Cabardes, le 16 avril 2022. ( AFP / Lionel BONAVENTURE )

Des éoliennes, à Cuxac Cabardes, le 16 avril 2022. ( AFP / Lionel BONAVENTURE )

Renoncer aux éoliennes, tel que le prône la candidate à l'élection présidentielle Marine Le Pen , n'est pas une option possible si la France veut sécuriser son approvisionnement énergétique et lutter contre le réchauffement climatique, soulignent les analystes.

Nécessaires éoliennes

Les renouvelables, surtout les éoliennes, sont un point fort de divergence entre les deux finalistes de la présidentielle. Emmanuel Macron défend " la multiplication par 10 de notre puissance solaire et l' implantation de 50 parcs éoliens en mer d'ici 2050 ". Il veut en revanche ralentir l'éolien terrestre, en se limitant à doubler les capacités (soit quelque 40 gigawatts), et sur 30 ans plutôt que 10 ans.

Marine Le Pen propose dans son programme "un moratoire sur la construction de toute nouvelle éolienne , sur terre ou mer" dès ce printemps, et le début progressif de leur "démantèlement". Mais cette promesse se heurte à tous les scénarios de transition énergétique: même en cas de relance du nucléaire, il faudra un essor massif des renouvelables, si la France veut rester dans les clous de l'accord de Paris sur le climat.

" Un moratoire sur les énergies renouvelables rend impossible la réindustrialisation et le respect des trajectoires climatiques à compter de la décennie 2030", souligne le gestionnaire du réseau électrique RTE dans son épais rapport sur l'avenir du système français.

Propositions principales des 12 candidats sur la part du nucléaire et des énergies renouvelables ( AFP /  )

Propositions principales des 12 candidats sur la part du nucléaire et des énergies renouvelables ( AFP / )

Dans les six scénarios élaborés par RTE, la France, pour assurer sa sécurité électrique et atteindre la neutralité carbone, ne peut pas se passer d'éolien, et en 2050 les renouvelables dominent. Même dans celui où le nucléaire est poussé à fond, l'éolien terrestre doit voir sa capacité multipliée par 2,5. L' éolien en mer devra atteindre au moins 22 GW (pas loin de 30 parcs), dans l'option la plus "nucléarisée", voire jusqu'à 62 GW. Avec un moratoire, la France serait amenée à importer plus d’électricité, notamment en hiver, issue surtout de centrales thermiques fossiles (au gaz...) européennes, note RTE.

Sur fond de parc nucléaire vieillissant, elle viendrait ensuite vite à manquer d'électricité bas-carbone pour couvrir ses besoins grandissants en raison de nouveaux usages (voitures électriques, industrie, chauffage). Et ce n'est pas l'hydraulique (déjà 12% de l'électricité) qui compenserait, la France ne pouvant guère construire plus de barrages.

Pas de miracle nucléaire

Les deux candidats veulent construire de nouveaux réacteurs nucléaires , mais divergent sur le nombre et le rythme. Le président sortant souhaite la construction de six réacteurs de nouvelle génération EPR2, avec une première mise en service à l'horizon 2035. Il a aussi annoncé une étude pour huit de plus. Marine Le Pen en veut une vingtaine et plus rapidement: "dès mon arrivée à l'Elysée, 5 paires d'EPR seront lancées pour une livraison à partir de 2031 et 5 paires du nouveau design EPR2 pour livraison à partir de 2036".

Mais cette proposition dépasse ce que les industriels s'estiment capables de faire. Un rapport d'audit réalisé pour l'Etat parle d'un premier EPR2 "à l'horizon 2037". Alors qu'EDF accuse plus de dix ans de retard sur son premier EPR français, toujours en chantier, la France n'est à ce jour pas en capacité de construire des réacteurs au même rythme que durant les années 1980 : RTE a retenu comme hypothèse haute la construction de 14 EPR d'ici 2050, "le rythme le plus haut indiqué par la filière nucléaire française".

La candidate du RN souhaitait aussi en mars redémarrer la centrale de Fessenheim, "puisqu'il semble que ce soit encore possible", ce que contredisent EDF comme l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pour des raisons industrielles et de sécurité.

Le retour aux fossiles?

Emmanuel Macron veut faire de la France la première nation "à sortir du pétrole, du gaz et du charbon", sans toutefois donner de précision sur cet objectif ambitieux. Le programme de Marine Le Pen n'évoque pas spécifiquement une sortie des énergies fossiles . La candidate propose en revanche une baisse de la TVA sur l'essence, fioul et gaz.

In fine, ce programme "conduirait à un renforcement de notre dépendance aux énergies fossiles ", selon le consultant Nicolas Goldberg, auteur d'une note pour Terra Nova. "Ce ne sera pas seulement le climat qui en pâtira mais également le pouvoir d'achat, car cette crise des énergies fossiles ne ferait que s’empirer sous son mandat… pour le plus grand bonheur des pays producteurs de gaz et de pétrole", estime-t-il, sur fond de flambée des prix des hydrocarbures.

2 commentaires

  • 20 avril 20:27

    Le coût moyen de production d'énergie éolienneEntre 90€ (pour l'éolien terrestre)* et 200 € /MWh (pour l'éolien offshore - estimation -). Une énergie encore chère à produire mais les perspectives de réductions de coût sont réelles, dans un avenir à très court terme. et pour info le mwh nucleaire 50euros


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