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Poutine reçoit Xi Jinping à Moscou à un moment charnière
information fournie par Reuters 20/03/2023 à 01:15

par Mark Trevelyan

LONDRES, 20 mars (Reuters) - Trois jours après que la Cour pénale internationale (CPI) a émis un mandat d'arrêt contre lui pour crimes de guerre en Ukraine, le président russe Vladimir Poutine attend plus que jamais un signe de soutien de la part de son homologue Xi Jinping, qu'il reçoit à Moscou ce lundi.

Cette visite, la première de Xi Jinping depuis sa reconduction pour un troisième mandat inédit et la première d'un dirigeant étranger depuis l'annonce de la CPI, devrait être vantée par la Russie comme l'illustration qu'elle dispose d'un puissant allié disposé à faire front à ses côtés face à des Occidentaux hostiles.

Alors que ni la Russie ni la Chine ne sont membres de la CPI, le Kremlin a décrit la décision de celle-ci comme juridiquement sans valeur, en plus de la dénoncer comme outrageuse.

Ukraine-La CPI émet un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine

Mais en faisant de Vladimir Poutine un homme virtuellement recherché dans 123 pays, la CPI a braqué encore davantage les projecteurs sur la venue à Moscou de Xi Jinping, pour lequel ce déplacement était déjà considéré comme délicat au préalable.

La Chine, qui s'est gardé de condamner l'offensive en Ukraine ou de la décrire comme une invasion, se retrouve dans une position délicate, entre les difficultés de l'armée russe et l'avertissement lancé par les Etats-Unis si Pékin venait à fournir des armes à Moscou, a estimé Jonathan Eyal, du Royal United Services Institute, centre de réflexion basé à Londres.

"Soit (Pékin) ne fait rien et risque de voir la Russie être humiliée en Ukraine, ce qui n'est pas dans les intérêts de la Chine. Soit il vient en aide à la Russie et risque une détérioration encore plus importante de ses relations avec les Etats-Unis et d'autres pays occidentaux", a-t-il dit.

Pékin, qui a conclu l'an dernier, juste avant le début de l'offensive russe, un partenariat "sans limite" avec Moscou, a critiqué les Occidentaux pour avoir sanctionné la Russie et fourni des armes à l'Ukraine, tout en réaffirmant ses liens étroits avec la Russie.

Les relations Chine-Russie sont en "béton", dit Pékin

"TRÈS BON AMI"

Alors que la Chine veut jouer le rôle de médiateur, Xi Jinping a déclaré que le plan présenté le mois dernier par Pékin reflétait les positions mondiales et avait pour objectif de neutraliser les conséquences de la crise ukrainienne.

Moscou accueille tièdement la proposition de Pékin sur l'Ukraine

Dans une tribune parue dans la Rossiiskaya Gazeta, quotidien publié par le gouvernement russe, le président chinois a appelé au "pragmatisme", admettant que les solutions à la crise n'étaient pas simples.

Vladimir Poutine a dit attendre beaucoup de la visite de son "très bon ami" Xi Jinping, selon des propos rapportés par un journal chinois et publiés dimanche soir par le Kremlin sur son site internet. Il a dit aussi se réjouir de la volonté de Pékin de servir de médiateur.

"Nous sommes reconnaissants de la ligne équilibrée (de la Chine) en lien avec les événements se déroulant en Ukraine, pour avoir compris le contexte et les causes réelles", a dit le président russe.

L'Ukraine s'est montrée prudente à l'égard du plan dévoilé par Pékin, qui ne contient aucune mesure concrète, et a prévenu que tout accord nécessiterait que la Russie se retire des territoires qu'elle a saisis - dont la péninsule de Crimée, annexée en 2014.

Washington a affiché un grand scepticisme sur la volonté réelle de la Chine d'intervenir pour trouver une issue, étant donné son refus de condamner l'offensive russe, et a reproché au contraire à Pékin d'envisager de fournir des armes à la Russie. La Chine a rejeté ces accusations.

S'exprimant dimanche sur la chaîne Fox News, un porte-parole de la Maison blanche a déclaré que tout appel éventuel de Vladimir Poutine et Xi Jinping en faveur de la paix serait désormais inacceptable, car cela validerait les gains territoriaux engrangés par la Russie jusqu'à présent.

"Cela aurait simplement pour effet de donner à M. Poutine davantage de temps pour réajuster, réentraîner, réalimenter l'armée, et de tenter de lancer de nouvelles offensives à un moment qu'il choisira", a dit John Kirby.

(Reportage Mark Trevelyan à Londres, avec David Lawder à Washington, Lidia Kelly à Melbourne, Ronald Popeski à Winnipeg et Nick Starkov à Kyiv; version française Jean Terzian)

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