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Polynésie : la France ne s'excusera pas, mais elle assumera les conséquences des essais nucléaires
information fournie par Boursorama avec Media Services 05/07/2021 à 13:45

Si des excuses de l'État semblent exclues, Emmanuel Macron pourrait annoncer prochainement l'ouverture des archives françaises sur les essais nucléaires en Polynésie.

Une explosion nuéclaire à Mururoa, en 1971. (archives) ( AFP /  )

Une explosion nuéclaire à Mururoa, en 1971. (archives) ( AFP / )

Le gouvernement est décidé à tourner la page des essais nucléaires en Polynésie, et sans ignorer les responsabilités de l'État français. Ainsi, trois ministres se sont engagés vendredi 2 juillet dans leurs domaines respectifs de la Santé, des Armées et des Outre-mers, à la vérité et à la justice. Emmanuel Macron, qui doit se rendre à Tahiti le 25 juillet, pourrait faire des annonces importantes à cette occasion.

"La Polynésie française a grandement contribué à la construction de notre force de dissuasion et il convient d’assumer toutes les conséquences, humaines, sociétales, sanitaires, environnementales et économiques", a déclaré Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée à la Mémoire et aux Anciens combattants, au terme de deux jours d’une table ronde sur les conséquences des 193 essais nucléaires en Polynésie française

Dans une annexe de Matignon, la délégation polynésienne Reko Tika (Parole de vérité) a consacré la matinée aux questions sanitaires, sous la présidence du ministre de la Santé Olivier Véran.

"Selon nos données de la Caisse de Prévoyance Sociale (CPS, sécurité sociale locale), les femmes polynésiennes, entre 40 et 50 ans, ont le taux de cancers de la thyroïde le plus important du monde ", a déclaré à l'AFP Patrick Galenon, ex-président du conseil d'administration de la CPS. La thyroïde étant un organe très sensible, les rayons ionisants ont un effet important in utéro et dans les premières années après la naissance. Il estime que la CPS a dépensé 670 millions d'euros pour les maladies radio-induites depuis 1985, et souhaite le remboursement de ces dépenses par la France.

Carte localisant les atolls où ont eu lieu des essais nucléaires français en Polynésie de 1966 à 1996. ( AFP /  )

Carte localisant les atolls où ont eu lieu des essais nucléaires français en Polynésie de 1966 à 1996. ( AFP / )

"C'est une demande qui nous paraît légitime pour les victimes ayant fait l'objet d'une indemnisation par le CIVEN (Comité d'indemnisation des victimes des essais nucléaires", a répondu Olivier Véran. Les sommes prises en charge seraient cependant minimes si elles ne concernaient que les victimes déjà indemnisées.

En revanche, le ministre s'est engagé à financer la recherche sur ces cancers, mais aussi à faciliter les indemnisations des victimes en simplifiant les démarches administratives.

Le ministre de la Santé a aussi proposé un soutien médical à travers des postes d'internes en médecine. Il ne s'est pas engagé sur la création d'un Institut du Cancer à Tahiti , mais selon Patricia Grand, Présidente d'honneur de la ligue contre le cancer en Polynésie, le projet est en bonne voie. Les ministres ont suggéré que les annonces les plus importantes attendraient le déplacement du Chef de l'État, prévu à Papeete le 25 juillet.

Sur les questions environnementales, le ministre des outre-mer Sébastien Lecornu a souhaité "définitivement tourner la page de ces terres polluées" à propos des atolls périphériques du Centre d'Expérimentations du Pacifique, comme celui de Hao, dans l’archipel des Tuamotu.

Un plainte pour "crime contre l'humanité" ?

Vendredi, près de 2.500 Polynésiens sont descendus dans les rues de la capitale de Tahiti, Papeete, pour commémorer l'anniversaire du premier essai nucléaire, Aldébaran, exécuté le 2 juillet 1966 sur l'atoll de Moruroa. "Alors 'Manu' tu assumes ?", demandait notamment une banderole.

Selon le président de la Polynésie française, Édouard Fritch, le chef de l'État devrait notamment annoncer, le 25 juillet, une ouverture des archives à cette occasion.

Les associations demandent toujours à la France des excuses pour les essais réalisés et ses conséquences sociales, sanitaires et environnementales.

Une hypothèse exclue par Geneviève Darrieusseq, qui a affirmé de l'AFP qu'il n'y avait "pas eu de mensonge d'État", sur les 193 essais nucléaires réalisés en Polynésie française entre 1966 et 1996.

Le 17 juillet, date anniversaire du tir Centaure, les associations espèrent réactiver le mouvement de protestation e n vue d'un dépôt de plainte pour crime contre l'humanité devant la Cour pénale internationale de La Haye.

9 commentaires

  • 05 juillet 14:35

    je m'excuse d'avoir lâché une caisse en Polynésie


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