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Pérou: la présidente entendue par la justice dans le cadre du "Rolexgate"
information fournie par AFP 06/04/2024 à 02:29

Le convoi de la présidente péruvienne Dina Boluarte arrive au siège du ministère public à Lima, le 5 avril 2024 ( AFP / Ernesto BENAVIDES )

Le convoi de la présidente péruvienne Dina Boluarte arrive au siège du ministère public à Lima, le 5 avril 2024 ( AFP / Ernesto BENAVIDES )

La présidente du Pérou Dina Boluarte a été entendue vendredi par le ministère public dans le cadre d'une enquête pour "enrichissement illicite" présumé, un scandale portant sur des montres de luxe et des bijoux qui fragilise son gouvernement.

L'interrogatoire dans le bureau du procureur a duré cinq heures et demie.

Le parquet avait sommé la présidente âgée de 61 ans d'apporter lors de cette convocation les objets de valeur qu'elle n'aurait pas déclaré dans son patrimoine lors de sa prise de fonction en décembre 2022.

Après son audition, Mme Boluarte a déclaré que les montres de luxe en question lui avaient été prêtées par un ami, gouverneur de la région andine d'Ayacucho.

"Je dois admettre que ce fut une erreur d'accepter ces montres prêtées par mon ami Wilfredo Oscorima", a déclaré Mme Boluarte dans un communiqué diffusé par la télévision d'Etat, en précisant avoir "déjà rendu" les montres Rolex.

Le scandale, baptisé par la presse "Rolexgate", a éclaté mi-mars, quand un site d'information a publié des photos montrant Mme Boluarte portant différentes montres de luxe alors qu'elle était au gouvernement entre 2021 et 2022.

Son domicile et son bureau ont été perquisitionnés le 30 mars, mais aucune montre n'a été trouvée.

Mme Boluarte a assuré avoir les "mains propres" et ne posséder qu'une montre, un modèle non récent acheté avec ses économies.

Des policiers quittent le domicile de la présidente péruvienne Dina Boluarte lors d'une perquisition ordonnée par le ministère public le 30 mars 2024 à Lima ( AFP / Juan Carlos CISNEROS )

Des policiers quittent le domicile de la présidente péruvienne Dina Boluarte lors d'une perquisition ordonnée par le ministère public le 30 mars 2024 à Lima ( AFP / Juan Carlos CISNEROS )

Le procureur général Juan Villena a annoncé mardi que l'enquête portait désormais aussi sur des bijoux, dont un bracelet Cartier d'une valeur de 56.000 dollars, et des dépôts bancaires de quelque 270.000 dollars entre 2021 et 2022.

Mais lors de son interrogatoire vendredi, Mme Boluarte a nié posséder des bijoux d'une grande valeur, tel que le bracelet Cartier. "Tout ce qui a été dit est faux", a-t-elle souligné.

Dans la foulée des perquisitions, six des dix-huit ministres de son gouvernement ont annoncé leur démission et ont été immédiatement remplacés.

Mercredi, son gouvernement, le troisième en 16 mois, a obtenu la confiance du Parlement, après le départ début mars du Premier ministre Alberto Otarola, visé par une enquête pour trafic d'influence.

En vertu de la Constitution, en cas de poursuites, Mme Boluarte ne pourra être jugée avant juillet 2026, date de la fin de son mandat.

Des policiers séparent des partisans et des détracteurs de la présidente péruvienne Dina Boluarte, le 5 avril 2024 à Lima ( AFP / Ernesto BENAVIDES )

Des policiers séparent des partisans et des détracteurs de la présidente péruvienne Dina Boluarte, le 5 avril 2024 à Lima ( AFP / Ernesto BENAVIDES )

Plusieurs dizaines de partisans, mais aussi de détracteurs se sont rassemblés près du parquet pendant sa comparution. "Dina résiste, Dina, tu n'es pas seule" ont scandé des manifestants, tandis que d'autres criaient: "Dina, la prison t'attend".

Dina Boluarte fait aussi l'objet d'une enquête pour "génocide, homicide aggravé et blessures graves" après la mort de plus de cinquante personnes pendant les deux mois de troubles sociaux qui ont accompagné son accession à la tête du Pérou.

Elle est devenue présidente après la destitution début décembre 2022 et l'arrestation du chef d'Etat de gauche Pedro Castillo, dont elle était la vice-présidente.

Depuis son arrivée au pouvoir, elle a fait l'objet de quatre procédures de destitution, les deux dernières cette semaine. Aucune n'a été admise à débat par le Parlement monocaméral dominé par la droite et l'extrême-droite.

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