Paris: enquête ouverte après la plainte pour violences policières d'une gérante de société d'origine chinoise

information fournie par Boursorama avec AFP •29/01/2024 à 18:10

( AFP / DENIS CHARLET )

Une enquête a été confiée à l'IGPN - la "police des polices" - après la plainte d'une gérante de société d'origine chinoise qui dénonçait entre autres des violences commises par des policiers lors d'une intervention, sur fond de litige commercial, a indiqué lundi le parquet de Paris sollicité par l'AFP.

L'enquête, ouverte par la section presse et libertés publiques du parquet de Paris, a été confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) le 24 janvier, selon cette source.

Les investigations portent "sur des faits de violences par personne dépositaire de l'autorité publique ayant entraîné deux jours d'incapacité de travail, dénoncés par la plaignante", a précisé le parquet.

"C'est une excellente nouvelle, l'enquête devra déterminer si les policiers n'ont pas été appelés sur la base d'un délit imaginaire car nous ne comprenons pas pourquoi des policiers interviennent de la sorte dans le cadre d'un simple litige commercial", a réagi auprès de l'AFP l'avocat de la plaignante, Me Yassine Bouzrou.

"Les faits sont d'une extrême gravité, nous souhaitons que l'enquête avance très vite", a-t-il ajouté.

Dans une plainte, consultée par l'AFP, la gérante avait dénoncé des faits de violences volontaires aggravées, atteinte aux libertés individuelles et discrimination par personne dépositaire de l'autorité publique.

Selon son récit, le 22 janvier, quatre policiers se sont présentés à son entreprise d'accompagnement, de conciergerie et de traduction entre autres, dans le cadre d'un litige commercial avec le gérant d'une autre société à qui elle sous-loue ses locaux.

Les quatre fonctionnaires de police lui auraient fait savoir "qu'elle n'aurait pas le droit de se trouver dans les locaux de sa société et qu'elle serait +sans papier+", est-il relaté dans la plainte.

L'un d'entre eux "lui indiquait qu'elle +pouvait rentrer dans son pays+ si elle n'était pas satisfaite d'être ici", allègue-t-on encore.

Elle avait ensuite été "violemment saisie par le bras" par un policier, lequel lui aurait fait "une clé de bras violente" en "la positionnant les genoux à terre" contre un canapé, accuse-t-on dans la plainte.

La gérante est "profondément choquée", "présente un choc émotif certain" et "un hématome important" sur le bras, assure le document.

Selon une source proche du dossier, "il existe des vidéos qui montrent une partie de la scène".

Aucune infraction ne lui a été reprochée par les policiers, est-il rappelé dans la plainte.

La communauté chinoise à Paris dénonce régulièrement des propos racistes et de discriminations dont elle fait l'objet.