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Nouvelle mobilisation contre la réforme des retraites en France
information fournie par Reuters 31/01/2023 à 12:24

Grève nationale en France contre la réforme des retraites

Grève nationale en France contre la réforme des retraites

PARIS (Reuters) - Les Français apparaissaient une nouvelle fois mobilisés mardi contre le projet de réforme des retraites du gouvernement, auquel s'opposent les principales organisations syndicales dans un rare front uni et une grande partie de l'opposition.

Forte du succès de la première journée de mobilisation nationale, l'intersyndicale a appelé à un mouvement encore plus massif que celui du 19 janvier, qui a réuni plus d'un million de manifestants à travers la France, selon les autorités, plus de deux millions selon la CGT.

L'opposition fait aussi monter la pression alors que le projet de réforme a entamé lundi son parcours législatif à l'Assemblée nationale.

Si Les Républicains (LR, droite), sur lesquels compte le gouvernement pour obtenir une majorité parlementaire, posent leurs conditions, la gauche entend mettre le président Emmanuel Macron encore plus en difficulté en réclamant l'organisation d'un référendum sur la réforme - très impopulaire dans l'opinion.

Défilant mardi matin à Marseille, ville dont il est député, Jean-Luc Mélenchon a rappelé qu'une motion référendaire déposée par l'alliance de gauche Nupes serait débattue lundi prochain à l'Assemblée.

"C'est une journée historique", a déclaré l'élu de La France insoumise (LFI) à propos de la mobilisation du jour. "Nous entrons dans une nouvelle phase (...) C'est une forme d'insurrection (...) Macron est certain de perdre."

Le mouvement de grève est très suivi à la SNCF et à la RATP, qui ont prévenu d'un trafic à nouveau très limité.

L'activité dans la fonction publique, l'enseignement, les raffineries ou encore la production d'énergie est également très perturbée.

NOUVEAUX APPELS À LA GRÈVE

La production d'électricité d'EDF était en baisse mardi matin de 4,4%, soit 2,9 gigawatts, selon les données de l'énergéticien.

Le taux de grévistes dans les raffineries oscille selon la CGT entre 75 et 100%. TotalEnergies a avancé des chiffres plus bas, 55% de grévistes dans l’ensemble de ses sites de raffinage et dépôt, et a fait savoir dans un communiqué que toutes les expéditions de produits raffinés étaient interrompues ce mardi, tout en assurant "qu'il n'y a pas de manque de carburants dans nos stations".

Plus de 250 manifestations sont prévues partout en France, a indiqué la CGT. A Paris, le cortège s'élancera à 14h00 (13h00 GMT). Le gouvernement a mobilisé 11.000 policiers et gendarmes, soit un millier de plus que pour le 19 janvier.

"Nous espérons au moins autant de manifestants et de grévistes que le 19, voire plus", a déclaré le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, sur BFMTV. "Si le gouvernement ne change pas, il y aura des suites."

Alors que l'intersyndicale doit se réunir dans la soirée pour décider de la suite à donner au mouvement, un nouvel appel à la grève a été lancé mardi matin chez EDF et dans les autres entreprises des industries électriques et gazières pour les 6, 7 et 8 février, coïncidant avec des initiatives similaires à la SNCF et dans les raffineries.

Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a appelé à la mobilisation générale. "J'appelle les gens à se mobiliser, à surtout ne pas croire que les jeux sont faits", a-t-il déclaré lundi sur France 2.

"Il faut absolument que le gouvernement entende", a estimé auprès de Reuters la secrétaire générale de la CFDT Fonction Publique, Mylène Jacquot. "Quand il y a quelque chose qui est aussi profondément ancré comme rejet, c'est même dangereux de la part du gouvernement de ne pas entendre".

Le gouvernement reste pour l'heure déterminé à faire passer son projet de réforme des retraites - une promesse de campagne d'Emmanuel Macron - qui prévoit notamment le report de l'âge légal de départ de 62 ans à 64 ans en 2030, une mesure qui cristallise l'opposition mais sur laquelle l'exécutif ne semble pas vouloir reculer.

PAS DE MAJORITÉ ACQUISE À L'ASSEMBLÉE

Présenté le 10 janvier, le projet de réforme du gouvernement suit son cours et est arrivé lundi en commission des Affaires sociales à l'Assemblée nationale, ouvrant une autre bataille politique.

La gauche et l'extrême droite s'opposant au projet, le camp présidentiel - qui ne dispose plus de la majorité absolue au Parlement - compte sur le soutien des conservateurs, et en particulier Les Républicains, pour faire adopter sa réforme.

"J'invite les parlementaires à ne pas aller, tête baissée, dans le report de l'âge légal à 64 ans parce que c'est rejeté par une immense majorité des salariés", a plaidé lundi Laurent Berger sur France 2.

Le responsable syndical semble avoir été entendu par Aurélien Pradié qui a assuré mardi matin sur Europe 1 qu'il ne voterait pas la réforme "en l'état actuel".

Le numéro deux des Républicains a conditionné son vote à l'adoption d'un amendement déposé par son parti afin que les personnes ayant commencé à travailler avant 21 ans puissent prendre leur retraite après 43 annuités, même si elles n'ont pas atteint l'âge légal de 64 ans.

(Rédigé par Blandine Hénault et Tangi Salaün, avec la contribution de Leigh Thomas, Bertrand Boucey et Benoît van Overstraeten, édité par Jean Terzian et Kate Entringer)

7 commentaires

  • 31 janvier 13:28

    service public c est quoi ..aucune obligation que des droits


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