Jean-Baptiste Prévost est inquiet. Dans quelques jours, les asperges pointeront des terres de cet agriculteur de la Marne, et il n'a pas encore trouvé de bras pour les récolter. « J'ai besoin de cinq personnes pendant deux mois. C'est un travail pénible : on extrait les racines avec une gouge, puis il faut chercher l'asperge à la main. Les gens d'ici ne veulent pas le faire. Cela fait des années qu'on travaille avec de la main-d'?uvre étrangère. » Mais ces travailleurs venus d'Espagne, de Pologne, de Roumanie, qui représentent jusqu'à 50 % de la main-d'?uvre saisonnière dans ces semaines critiques, sont bloqués chez eux?Alors que commence la période des semis de printemps et des récoltes maraîchères, de tomates notamment, cette inquiétude remonte de toute la France. « Ce n'est pas un problème de salaire, puisque cela nous coûte plus cher de les faire venir et de les loger. Mais les Français ne veulent pas rester pliés en deux six jours sur sept. » En Dordogne, en Ardèche, dans les Pyrénées-Orientales, dans le Gard, l'Hérault, etc., les producteurs de fraises voient leurs récoltes sortir, mais les cueilleurs portugais restent à la frontière. « Si on n'agit pas très vite, tout sera perdu », prévient Gaëtan Labardin, président du syndicat Jeunes Agriculteurs. Et « c'est d'autant plus rageant que les fruits et légumes d'Espagne, eux, continuent d'être importés ! » À des niveaux plus faibles toutefois : dans les étals,...
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