À quoi diable peut être due cette inflation de règles et de lois que les pouvoirs publics s'ingénient à produire et qui nous compliquent la vie ? Jacques Bichot, docteur en mathématiques et en sciences économiques, professeur émérite à l'université Jean-Moulin à Lyon, s'est attaqué à la question dans son ouvrage Le labyrinthe, compliquer pour gouverner (1). Et il gratte là où ça fait mal : pour se maintenir au pouvoir, rien de plus efficace que de créer de la complication. Et peu importe si celle-ci prospère au détriment de notre qualité de vie, voire de notre liberté.
Le Point.fr : Depuis des millénaires, l'exercice du pouvoir s'appuie sur une méthode éprouvée : diviser pour régner. Elle s'assortit d'une autre méthode également fort ancienne : compliquer pour régner. Qu'entendez-vous par "complication" ?
Jacques Bichot : La complication désigne une accumulation, due à l'action humaine, de mécanismes et de dispositions dont la complexité n'a pas d'utilité du point de vue de l'intérêt général. Elle foisonne dans de nombreux domaines : la législation, la réglementation, la finance, le management... Elle entraîne une déperdition d'énergie formidable et est au coeur de nos problèmes économiques. La complication n'a rien à voir avec la complexité, qui, elle, est un phénomène naturel : l'Univers est complexe, notre corps est complexe, les sciences qui les étudient sont complexes, car leur sujet est...
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