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Métallurgie: des couacs dans la mise en place de la convention collective unique des salariés
information fournie par Boursorama avec AFP 17/01/2024 à 08:57

( AFP / FRANCOIS LO PRESTI )

( AFP / FRANCOIS LO PRESTI )

L'aboutissement de "dix ans de travail": depuis le 1er janvier, la métallurgie et ses 1,6 million de salariés répartis dans 42.000 entreprises sont régis par une grille de classification unique pour définir leurs emplois, un chantier de simplification historique, dont la mise en œuvre se fait parfois dans la douleur.

Ce deuxième volet, le plus complexe de la convention collective unique de la métallurgie, vise à permettre un meilleur déroulement de carrière et marque l'achèvement d'un "chantier historique", comme aime à le répéter Hubert Mongon, délégué général de l'organisme patronal Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM).

La métallurgie, qui regroupe les salariés et les employeurs de l'acier à l'automobile en passant par la construction mécanique, aéronautique, navale ou même l'électroménager, était l'un des derniers secteurs à ne pas avoir de convention collective unique, avec le bâtiment, jusqu'à la signature d'un accord le 7 février 2022, entre l'UIMM et trois syndicats de salariés, la CFDT, la CFE-CGC et FO.

Celui-ci remplace 25 accords nationaux, 76 conventions collectives territoriales, une convention pour les ingénieurs et cadres et une autre pour la sidérurgie.

Le déploiement du premier volet, la protection sociale, applicable depuis le 1er janvier 2023, "s'est globalement bien passé", estime Fabrice Nicoud, président de la fédération CFE-CGC de la métallurgie.

S'agissant du deuxième, la classification des emplois, M. Nicoud reste prudent. Il est encore tôt pour juger et "il y a beaucoup d'entreprises", petites ou grandes, "qui nous remontent des difficultés", souligne-t-il.

Pas simple, en effet, souligne Hubert Mongon, de simplifier "un bouquin qui fait cinq centimètres d'épaisseur" en une feuille A4 unique alignant six critères (complexité de l'activité, connaissances, autonomie, contribution, encadrement-coopération et communication), croisés pour chacun avec des degrés d'exigence de 1 à 10, qui permettent de "coter" chacun des emplois.

"Autrefois, il y avait des règles plutôt descriptives (...) et on faisait des différences entre techniciens, ouvriers, ingénieurs et cadres", explique M. Nicoud. La nouvelle classification, "plus rigoureuse", oblige chaque entreprise à détailler chaque type d'emploi dans un document formalisé.

- "Déclassement" et "promotions" -

Certains employeurs "ont joué le jeu", et "ont anticipé", d'autres "ont attendu le dernier moment", relève Paul Ribeiro, secrétaire fédéral FO chargé de la sidérurgie.

Ces retards à l'allumage ont donné lieu selon lui "à des contestations de la part de salariés qui disent +je ne comprends pas, il y a des choses que je fais, qu'on exige de moi, qui ne sont pas dans ma fiche descriptive d'emploi+".

Si le passage à la nouvelle Convention collective prévoit la préservation du salaire, "on a des cadres qui étaient dans des positions hiérarchiques assez élevées dans l'ancienne convention collective et qui se retrouvent dans le bas de la nouvelle convention pour les cadres et qui vivent ça comme un déclassement", renchérit Xavier Le Coq, de la CFE-CGC ArcelorMittal, pour qui "il y a peut-être des affectations d'emplois qui n'ont pas été bien faites".

Certains ont même perdu au passage leur statut de cadre, ce qui, "psychologiquement, n'est pas très facile", reconnaît Hubert Mongon. Il ajoute cependant qu'à l'inverse, dans certaines entreprises, "il y a eu beaucoup de promotions de cadres, il y a des entreprises où ça s'est fait par milliers".

Les salariés mécontents de leur sort avaient un mois après la remise de leur fiche descriptive pour demander des comptes à leur employeur et d'éventuelles rectifications. En cas de désaccord persistant, il restera la voie des Prud'hommes, d'autant plus tentante que le salarié a désormais, du fait de la précision du nouveau système, "plus d'outils" pour contester, selon M. Ribeiro.

"Les organisations syndicales me disent que globalement, le processus est plutôt en marche", assure M. Mongon. "Oui, il y aura des cas de contentieux prudhommaux, c'est clair, mais je n'ai pas du tout le sentiment d'un raz-de-marée", conclut-il.

La CGT, seul syndicat représentatif à ne pas avoir signé l'accord, estime que le dispositif "génère des inégalités de traitement" et "minore" les qualifications des salariés de la métallurgie. Elle a appelé pour jeudi à une journée de grève nationale.

4 commentaires

  • 17 janvier 21:23

    Ce qui est encore plus bizarre, chez framatome, c'est d avoir des employes avec des classifications differentes pour le meme emploi, alors la "cotation de l'emploi" on repassera.
    Alors il y a les prudhommes ou ne plus realiser les extras.


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