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Lutte contre le réchauffement climatique : la France doit doubler ses efforts si elle veut atteindre ses objectifs
information fournie par Boursorama avec Media Services 30/06/2021 à 09:02

La France s'est engagée à réduire ses émissions de CO2 de 40% d'ici à 2030 par rapport à 1990.

Un lac asséché dans l'Ain.  ( AFP / PHILIPPE DESMAZES )

Un lac asséché dans l'Ain. ( AFP / PHILIPPE DESMAZES )

"En raison du retard accumulé par la France, le rythme actuel de réduction annuelle (des émissions de CO2) devra pratiquement doubler dès 2021" pour atteindre les objectifs du pays, prévient le Haut Conseil pour le Climat (HCC) qui souligne que "les deux-tiers de la population française sont déjà fortement ou très fortement exposés aux risques climatiques".

Dans son rapport annuel publié mardi 29 juin, cet organisme indépendant voulu par Emmanuel Macron met en avant les efforts "insuffisants" du pays pour lutter contre le réchauffement climatique. "Les efforts actuels sont insuffisants pour garantir l’atteinte des objectifs de 2030, et ce d'autant plus dans le contexte de la nouvelle loi européenne sur le climat" qui devrait revoir à la hausse les objectifs français, écrit le HCC.

Doubler les efforts

La France s'est à ce stade engagée à réduire ses émissions de CO2 de 40% d'ici à 2030 par rapport à 1990. Dans cette optique, la Stratégie nationale bas carbone (SNBC) fixe des plafonds d'émissions. Mais le premier "budget carbone" 2015-2018 a été dépassé, valant une condamnation de l'Etat pour carence. Et le gouvernement a remonté les plafonds pour 2019-2023, reportant de fait l'effort à accomplir.

Dans ce contexte, ces deux dernières années, les émissions ont effectivement diminué "plus rapidement qu'attendu", mais le "relèvement du plafond" et l'impact des mesures prises contre le Covid-19 "en sont les principaux facteurs explicatifs", estime le HCC. En 2019, la baisse des émissions s'est légèrement accélérée, à -1,9% sur un an. En 2020, la diminution liée à la pandémie a été spectaculaire (-9%) mais elle "est temporaire et ne reflète pas de changement structurel durable", a insisté la présidente du Haut Conseil Corinne Le Quéré, soulignant la nécessité d'accélérer le rythme.

"En raison du retard accumulé par la France, l e rythme actuel de réduction annuelle devra pratiquement doubler pour atteindre au moins 3,0% dès 2021 et 3,3 % en moyenne sur la période du troisième budget carbone (2024-2028)", prévient le rapport qui note en outre une fragilisation des forêts françaises et de leur aptitude à capter le carbone.

Des politiques publiques manquant d'ambition

Si le rapport regrette des politiques publiques encore trop peu alignées sur les objectifs climatiques, il salue toutefois des "progrès", "certains d'ordre structurel", dans les secteurs du bâtiment, de l'industrie et de la transformation d'énergie. En revanche, les émissions des transports, premier secteur émetteur (31%), stagnent, et le secteur agricole voit ses émissions diminuer lentement.

Le HCC estime également que le plan de relance post-pandémie "est bien positionné à l’échelle mondiale", avec un tiers (28 milliards d'euros) destiné à la baisse des émissions, mais appelle toutefois à pérenniser ces financements pour contribuer aux changements structurels vers une économie bas-carbone.

Pour accélérer cette transition, il suggère certaines mesures comme avancer la date d'arrêt de vente des véhicules thermiques à 2030, la sortie des énergies fossiles pour le chauffage des bâtiments ou la fin des exemptions de taxes sur le fioul, notamment à usage agricole.

Le gouvernement confiant

Le HCC appelle d'autre part le gouvernement à s'appliquer ce qu'il prône à l'extérieur : "Le pays se positionne comme un acteur majeur dans la lutte contre le réchauffement dans le cadre des négociations européennes mais peine à atteindre ses propres objectifs nationaux".

" Nous pensons toujours que nous sommes capables d’atteindre notre objectif de 2030", répond-on à Matignon. Alors que Bruxelles doit présenter le 14 juillet un nouveau paquet climat pour relever l'ambition européenne de baisse des émissions de 40 à 55% d'ici à 2030, impactant forcément la France, le gouvernement travaille "pour muscler les objectifs français", a-t-on ajouté, envisageant l'annonce après l'été d'éventuelles "mesures complémentaires de façon à tenir nos ambitions".

Mieux se préparer aux impacts du réchauffement

Se penchant pour la première fois sur l'adaptation aux impacts du réchauffement, le HCC appelle Etat et territoires à mieux se préparer aux désastres qui se multiplient. "Les deux-tiers de la population française sont déjà fortement ou très fortement exposés aux risques climatiques", a insisté Corinne Le Quéré. Et ce n'est que le début alors que la France a déjà gagné +1,7°C depuis l'ère pré-industrielle (contre +1,1°C au niveau mondial).

"Il est extrêmement important de faire en sorte que l’atténuation et l'adaptation aillent de pair", a insisté Magali Reghezza-Zitt, membre du HCC. "L’adaptation ne peut pas être un prétexte à l'inaction sur les politiques de réduction des émissions. Et à un moment donné, l’ampleur du changement va faire qu'on ne pourra plus s'adapter ".

15 commentaires

  • 30 juin 11:19

    C'est pas avec Macron, Bertrand, Wauquiez, Le Pen et toute la bande que ca va changer


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