Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

Londres vers un budget de "croissance" avec plus pour l'industrie, moins pour les chômeurs
information fournie par Boursorama avec AFP 20/11/2023 à 14:00

Investissement dans les usines, mais moins d'aides aux chômeurs: Londres présentera mercredi un budget "de croissance" pour tenter de relancer l'attrait du parti conservateur au pouvoir et à la traîne des sondages avant les législatives prévues l'an prochain.

Le ministre des Finances Jeremy Hunt, en octobre 2023, à Manchester ( AFP / JUSTIN TALLIS )

Le ministre des Finances Jeremy Hunt, en octobre 2023, à Manchester ( AFP / JUSTIN TALLIS )

"La déclaration budgétaire d'automne se focalisera sur la manière de relancer l'économie de manière saine, en libérant l'investissement, en ramenant les gens au travail et en réformant nos services publics", avait résumé le ministre des Finances Jeremy Hunt vendredi.

M. Hunt est notamment sous forte pression pour apporter à sa base électorale des baisses d'impôts, mais ce tenant de l'orthodoxie budgétaire martèle qu'il ne le fera que de façon "responsable".

"Je veux montrer aux gens qu'il y a une voie vers les baisses d'impôts, mais nous voulons aussi être honnêtes, et cela ne va pas se passer du jour au lendemain", a-t-il dit dimanche sur Times Radio.

Selon la presse britannique, M. Hunt envisagerait toutefois de baisser certaines taxes pour les entreprises ainsi que l'impôt sur les successions, ce qui concerne une toute petite fraction des Britanniques les plus fortunés.

De quoi susciter l'ire des ONG qui, elles, demandent instamment des aides avant l'hiver pour les plus démunis.

D'autant que l'une des premières mesures, annoncée en avance, de ce "budget d'automne" concerne une restriction des aides sociales: le gouvernement prévoit "des sanctions plus sévères" contre les personnes bénéficiant d'allocations qui ne cherchent pas un emploi alors qu'ils le pourraient, dans le cadre d'un "Plan de retour au travail".

Le Royaume-Uni souffre en effet d'un taux d'inactivité très élevé, mais il est notamment dû à un nombre de malades de longue durée qui s'est envolé depuis la pandémie.

Vu la "performance effrayante des 'Tories' (conservateurs, ndlr) dans les sondages, la déclaration budgétaire représente une dernière opportunité cette année pour le gouvernement de promouvoir une vision qui plaise" à l'électorat, a commenté Anand Menon, professeur de politique au King's College de Londres.

- Coup de pouce -

Lors d'une allocution lundi, le premier ministre Rishi Sunak s'est félicité du fait que son gouvernement a "divisé par deux l'inflation", celle-ci ayant affiché un net reflux à 4,6% en octobre, contre plus de 10% en début d'année, même s'il admet que "le travail n'est pas fini, il y a encore des gens qui ont des difficultés".

Pour autant, le pays "doit donner la priorité au côté offre de l’économie" plutôt que mettre de l'argent dans les poches des consommateurs, a-t-il ajouté, justifiant l'accent que le gouvernement a mis sur les entreprises et l'industrie dans ses premières annonces budgétaires.

Le recul de l'inflation est à double tranchant: s'il peut donner un coup de pouce aux comptes de l'Etat en diminuant le service de la dette, il pourrait aussi se traduire par un tassement des recettes fiscales.

L'activité reste quant à elle atone dans le pays: le Royaume-Uni a stagné au troisième trimestre, ralentissant après une croissance de 0,2% au trimestre précédent, et le risque de récession n'est pas écarté, tandis que sur le marché du travail, les offres d'emploi se raréfient.

Le gouvernement Sunak a déjà indiqué qu'il allait injecter 4,5 milliards de livres dans huit secteurs industriels: l'automobile, l'aérospatiale, les énergies vertes ou les sciences de la vie notamment.

Après avoir annulé une partie du tracé de la ligne à grande vitesse HS2, projet pharamineux aux dépassements de coûts dantesques, le gouvernement va également investir 8,3 milliards de livres sur les sommes ainsi économisées pour réparer "5.000 nids de poules", et faciliter la vie des automobilistes.

L'ONG écologiste Greenpeace déplore que Londres laisse "les Etats-Unis, l'Union européenne et la Chine distancer (le Royaume-Uni) dans la course aux technologies vertes", sachant que Rishi Sunak a amorcé un net coup de frein sur la transition climatique cet été, avec l'annonce de centaines de nouveaux permis d'exploration et forage d'hydrocarbures notamment.

"Nous demandons d'urgence un plan cohérent pour stimuler l'économie, aider les gens ordinaires avec le coût de la vie et s'attaquer à la crise climatique" en se focalisant sur "les énergies renouvelables, l'isolation des logements et la décarbonation des transports", poursuit l'ONG.

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer