Dominique Chargé demande aux distributeurs d'accepter des hausses de tarifs "de 5 à 10%".
Ces hausses de prix devraient concerner tous les produits alimentaires. ( AFP / STEEVE JORDAN )
Alors que les négociations tarifaires entre les enseignes de la grande distribution et leurs fournisseurs de denrées alimentaires débutent, le président de la Coopération agricole Dominique Chargé a estimé mardi 2 novembre sur franceinfo qu'"une augmentation légitime se profile", les produits alimentaires devant retrouver leur "vraie valeur".
Celui qui représente plus de 2.000 entreprises du secteur alimentaire réclame aux distributeurs des hausses de tarifs "de 5% à 10%". "Nous faisons face à un courant haussier de l'ensemble de nos coûts de production", a-t-il justifié, citant la flambée des matières premières agricoles, des emballages, de la logistique ou encore de l'énergie. "Le blé a pris 35% d'augmentation depuis un an", a-t-il souligné.
Si elles sont acceptées par les distributeurs, ces hausses vont-elles se répercuter sur le portefeuille des consommateurs ? À peine, selon Dominique Chargé, qui anticipe par exemple "quelques centimes sur un kilo de farine". "Cela va être vrai pour l'ensemble des produits vu que l'ensemble des matières premières font l'objet aujourd'hui de hausses importantes", a-t-il précisé.
Le coût du changement climatique
Le président de la Coopération agricole estime plus globalement qu'aujourd'hui, les produits alimentaires ne sont pas vendus à leur juste prix. "Sur les 40 dernières années, la part de l'alimentation dans le budget des Français est passée de 30% à 14%. Cette part n'a fait que diminuer. On ne peut plus assumer cette baisse permanente", a-t-il estimé. "On a besoin d'une juste rémunération, d'une prise en compte de ce qu'est la vraie valeur de l'alimentation aujourd'hui pour que les agriculteurs puissent vivre de leur métier et pour que les entreprises puissent investir", a-t-il ajouté.
D'autant que pour Dominique Chargé, il faut désormais prendre en compte le changement climatique. "Les effets du changement climatique commencent à peser sur la régularité de nos rendements. Le dôme de chaleur sur l'Amérique du Nord cet été engendre une raréfaction de la matière, notamment sur le blé dur", a-t-il ainsi expliqué, avant d'ajouter : "C'est à nous de travailler pour prendre en compte les effets de ce changement climatique, modifier nos pratiques pour être moins en risque, ce qui est aujourd'hui en cours", et qui demande des investissements.
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