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Les migrants de l'Ocean Viking accueillis en France, Rome déplore "l'agressivité" de Paris
information fournie par Reuters 11/11/2022 à 20:29

 (Actualisé avec communiqué de la préfecture)
       PARIS, 11 novembre (Reuters) - 
    Les 230 migrants du navire humanitaire Ocean Viking, parvenu
vendredi matin au port militaire de Toulon (Var) avec l'accord
des autorités françaises, ont été pris en charge à leur arrivée
en vue d'un possible accueil en France ou une relocalisation
dans un autre Etat européen.
        La France a annoncé jeudi la décision "exceptionnelle" -
une première - d'accueillir le bateau affrété par l'ONG SOS
Méditerranée face au refus de l'Italie de laisser le navire à la
coque rouge accoster dans l'un de ses ports comme le prévoit le
droit maritime international.
  
        L'Italie, par la voix de la présidente du Conseil
Giorgia Meloni, a regretté vendredi "la réaction agressive du
gouvernement français" à son égard, la jugeant "incompréhensible
et injustifiée."  
  
        SOS Méditerranée avait secouru fin octobre 234 migrants,
dont 57 enfants, au large de la Libye. Quatre personnes ont été
transférées par hélicoptère jeudi au centre hospitalier de
Bastia (Haute-Corse).
  
        "Sur les 230 personnes qui étaient à bord du navire
Ocean Viking ce matin, toutes ont débarqué et la majeure partie
a été transférée vers le centre d’hébergement de Giens.
L’ensemble des transferts devrait être terminé en milieu de
soirée", a déclaré vendredi soir la préfecture du Var dans un
communiqué. "Toutes les personnes transférées vers le centre
d’hébergement ont manifesté leur volonté de demander l’asile",
a-t-elle ajouté. 
  
        Les migrants devaient également faire l'objet, en
préalable à l'examen de leur demande d'asile en procédure
accélérée, d'une "vérification sécuritaire" en lien avec la
Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI).
  
        Ce centre "a vocation à rester ouvert à peu près une
vingtaine de jours", a dit le préfet du Var, Evence Richard,
lors d'une conférence de presse dans la journée à Toulon. 
        TENSION DIPLOMATIQUE
  
        Près de 600 personnes ont été mobilisées pour leur prise
en charge, dont plusieurs centaines de membres des forces de
l'ordre.
  
        Seize agents de l'Office français de protection des
réfugiés et apatrides (Ofpra), aidés d'interprètes, mèneront
notamment des entretiens durant le week-end avec chacun des
migrants.
  
        "Les personnes qui n'auraient pas vocation ni à rester
en France ni à bénéficier d'une relocalisation dans un autre
Etat européen" seront renvoyées vers leur pays d'origine, a dit
Eric Jalon, le directeur général des étrangers en France. Les
autres seront conduites dans d'autres centres d'hébergement afin
que leur demande d'asile soit examinée au fond.
  
        La France s'est engagée à accueillir "un tiers" des
migrants. Neuf autres pays européens (Allemagne, Croatie,
Roumanie, Bulgarie, Lituanie, Malte, Portugal, Luxembourg,
Irlande) se tiennent prêts à prendre en charge les autres
passagers. "Des contacts sont encore en cours avec d'autres
capitales européennes", a dit vendredi Eric Jalon.
  
        Dans un nouvel accès de tension diplomatique, les
autorités françaises ont dénoncé l'attitude "irresponsable" et
"inhumaine" de Rome, où la dirigeante d'extrême droite Giorgia
Meloni a durci la politique migratoire de l'Italie tout en
plaidant auprès de Bruxelles pour plus de solidarité européenne
en la matière.
  
        Un délicat équilibre entre politique intérieure et
diplomatique qui s'impose également au président Emmanuel
Macron, qui a pris le risque de raviver la controverse sur la
politique d'immigration française, entre fermeté et droit
humanitaire, dans les rangs des oppositions de droite notamment.
  
        "CHEVAL DE TROIE"
  
        En 2018, la France, dans un autre conflit avec l'Italie,
avait refusé d'accueillir un bateau humanitaire, l'Aquarius,
avec plus de 600 migrants à son bord, qui avait finalement
accosté en Espagne. "On ne doit jamais céder à l'émotion que
certains manipulent", avait alors déclaré Emmanuel Macron.
  
        Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé
jeudi que la France renonçait temporairement à la relocalisation
de 3.500 migrants au bénéfice de l'Italie dans le cadre du
mécanisme européen de solidarité instauré cet été. Il a évoqué
plus généralement des "conséquences extrêmement fortes sur la
relation bilatérale".
  
        La présidente du groupe Rassemblement national (RN) à
l'Assemblée nationale, Marine Le Pen, a dénoncé jeudi "un signal
dramatique de laxisme". Le chef de file des sénateurs LR Bruno
Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a demandé
le renvoi des migrants vers leurs pays d'origine, estimant que
l'Ocean Viking était le "cheval de Troie de l'immigration
irrégulière en Europe".
  
        Le président de Reconquête, Eric Zemmour, s'est rendu à
Toulon avec Nicolas Bay, député européen, et l'ex-députée Marion
Maréchal, notamment, pour dénoncer un "événement gravissime".
  
        "C'est une décision importante et absolument scandaleuse
qu'a prise le président de la République qui déclarait lui-même
il y a quatre ans que l'humanisme n'était pas le bon sentiment",
a-t-il dit à des journalistes.
  
        "Il affaiblit la France qui désormais va devoir
accueillir encore plus de migrants. Il désespère plus encore les
Français qui sont tous hostiles à cette immigration folle et de
surcroît, il fait prendre des risques incroyables aux migrants
qui vont traverser la Méditerranée", a-t-il ajouté.
  
 (Rédigé par Sophie Louet et Jean-Stéphane Brosse)
 

7 commentaires

  • 11 novembre 16:39

    pour rappel ... beaucoup de migrants quittent l Allemagne , l Autriche ... qd on risque de les rapatrier ... ils savent qu en France on ne rapatrie pas grand monde ... l essentiel de nos rapatriement concerne les DOM TOM ... Guyane , Mayotte ...


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