Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

Les exportations d'armement français ont baissé de 41% en 2020
information fournie par Boursorama avec Media Services 02/06/2021 à 17:00

En 2020, le montant des prises de commande s'est élevé à 4,9 milliards d'euros, contre 8,3 milliards d'euros en 2019.

Des avions Rafale.  ( POOL / PHILIPPE LOPEZ )

Des avions Rafale. ( POOL / PHILIPPE LOPEZ )

Les exportations d'armement français ont baissé de près de 41% en 2020, sous l'effet de la crise sanitaire mondiale et en l'absence de la conclusion de grands contrats emblématiques, une baisse qui ne traduit toutefois pas "une tendance de fond", souligne un rapport annuel du ministère des Armées remis au Parlement mardi 1er juin, dont l' AFP s'est procuré copie.

"En 2020, le montant des prises de commande s'est élevé à 4,9 milliards d'euros", contre 8,3 milliards d'euros l'année précédente , selon ce document devant être officiellement publié ce mercredi. Le montant des livraisons d'armement français a quant à lui chuté de plus de moitié en 2020 à 4,3 milliards d'euros, contre 9,9 milliards d'euros d'armements livrés en 2019.

L'Arabie Saoudite (703,9 millions d'euros), les Etats-Unis (433,6 millions d'euros) et le Maroc (425,9 millions d'euros) figurent parmi les plus gros clients de la France l'an dernier. En outre, la zone Europe dans son ensemble représente pour la deuxième année consécutive "la principale destination des exportations françaises" avec 25% (15% pour les pays de l'Union européenne et 10% pour les autres pays européens), le Royaume-Uni et la Grèce figurant parmi les six premiers clients français. Juste derrière, la zone Proche et Moyen-Orient représente 24% des commandes, contre 22%  pour la zone Asie-Océanie, soit "une part légèrement supérieure à celle observée ces trois dernières années". L'Afrique comptabilise quant à elle 16 % du total des commandes.

Graphique présentant l'évolution des exportations d'armement français depuis 2011, les principaux clients de la France et la répartition géographique des prises de commandes  ( AFP /  )

Graphique présentant l'évolution des exportations d'armement français depuis 2011, les principaux clients de la France et la répartition géographique des prises de commandes ( AFP / )

Les conséquences de la crise sanitaire

"Ce résultat, en retrait par rapport aux précédentes années, s'explique en partie par les contraintes liées à la crise sanitaire mondiale qui ont repoussé à 2021 plusieurs prospects d'armement, en raison de la suspension des discussions commerciales et des décisions d'investissement associées", ainsi que par "l'absence de grands contrats supérieurs à 500 millions d'euros pour l'année 2020", souligne le ministère français des Armées dans le rapport remis à l'Assemblée.

Toutefois, cette baisse "ne traduit pas une tendance de fond", assure le ministère alors que les exportations d'armement français avaient déjà baissé de près de 8,6% en 2019, après des années 2015, 2016 et 2018 particulièrement fastes, dopées notamment par des ventes d'avions de combat Rafale à l'Egypte, à l'Inde et au Qatar.

Le ministère des Armées peut d'ailleurs se targuer cette année d'avoir signé d'importants contrats de vente d'avions Rafale à l'Egypte (30 exemplaires pour près de 4 milliards d'euros), à la Grèce (18 avions, dont 12 d'occasion) et à la Croatie (12 Rafale d'occasion).

Contrôle parlementaire des exportations

Si les exportations de matériels militaires sont nécessaires à la France pour qu'elle finance son modèle d'armée et maintienne son autonomie stratégique, la question de leur contrôle est devenue plus en plus pressante avec notamment l'intervention de l'Arabie saoudite et des Emirats arabes unis, deux clients de Paris, dans le conflit au Yémen, où certaines ONG les soupçonnent de crimes de guerre. Selon un sondage Harris Interactive réalisé mi-mai pour Amnesty International, 78% des personnes interrogées jugent qu'il y a un manque de transparence sur les exportations d'armement.

Deux députés, Jacques Maire (du parti présidentiel LREM) et Michèle Tabarot (Les Républicains, droite), ont préconisé dans un rapport publié en novembre de renforcer les pouvoirs du Parlement sur le contrôle de ces exportations. "Dans notre pays, l'exécutif est juge et partie de la qualité du processus d'examen des demandes de licences (d'exportation, NDLR), notamment quant à l'examen rigoureux du respect du droit humanitaire international", déplorent les députés.

En France, la décision d'exporter ou non est prise par le Premier ministre sur avis d'une Commission interministérielle pour l'étude des exportations des matériels de guerre (CIEEMG), selon une procédure confidentielle. La ministre des Armées Florence Parly indique dans le rapport avoir "commencé à intégrer les propositions" des députés. Le rapport précise d'ailleurs que Paris a refusé un total 47 licences d'exportations en 2020, en grande majorité à destination de pays d'Asie, une demande des deux députés.

Ces derniers réclamaient également que le contrôle du Parlement s'exerce aussi sur les exportations des biens à double usage, civil et militaire, en s'intéressant à l'identité du bénéficiaire des livraisons.

7 commentaires

  • 03 juin 07:13

    Arrêtons de nous voiler la face, si ce n'est pas la France qui vend ses armes, les clients trouveront des pays de substitution. Si cela crée de la richesse et des emplois, quel est donc le problème??? Peut-être de l'auto-flagellation!!!


Signaler le commentaire

Fermer