Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

Les chars israéliens avancent dans Gaza, des dizaines de milliers de sans-abris en plus
information fournie par Reuters 28/12/2023 à 20:29

Un véhicule blindé israélien

Un véhicule blindé israélien

(corrige coquille §2)

par Nidal al-Mughrabi et Bassam Masoud

Les chars de l'armée israélienne progressaient jeudi en plein coeur de la bande de Gaza, après avoir multiplié les bombardements contre l'enclave palestinienne ces derniers jours, forçant des dizaines de milliers de familles palestiniennes à fuir à nouveau, sans avoir d'endroit où se rendre.

Un journaliste palestinien a publié des photos montrant des chars d'assaut israéliens près d'une mosquée à Boureij, dans le centre du territoire, après avoir semble-t-il traversé des vergers situés à l'est de la ville.

Plus au sud, les forces israéliennes ont lancé des frappes près d'un hôpital du centre de Khan Younès, principale ville du sud de la bande de Gaza, où les habitants craignaient une nouvelle opération terrestre dans une zone densément peuplée de familles sans-abri depuis le début de la guerre.

Un bombardement israélien contre la ville de Rafah, à la frontière avec l'Egypte, au sud du territoire, a tué jeudi soir 20 Palestiniens et en a blessé 55 autres, a déclaré le porte-parole du ministère gazaoui de la Santé. Le bâtiment visé abritait des civils déplacés par les combats, ont dit des médecins et des habitants.

Les autorités de santé palestiniennes ont indiqué plus tôt que les bombardements israéliens avaient fait 210 morts au cours des vingt-quatre dernières heures, portant à plus de 21.300 le nombre de Palestiniens tués depuis qu'Israël a décrété le siège de l'enclave en réponse à l'attaque du Hamas le 7 octobre.

Des milliers de personnes supplémentaires pourraient être mortes sous les décombres des bâtiments détruits par les frappes israéliennes, qui ont ravagé des quartiers entiers de l'enclave, densément peuplée, où vivent quelque 2,3 millions d'habitants.

L'armée israélienne a accentué son opération terrestre dans Gaza juste avant Noël, malgré des appels de son plus proche allié, les Etats-Unis, lui enjoignant de réduire son activité militaire après quasiment douze semaines d'offensive.

Les combats ont été suspendus une semaine, fin novembre, dans le cadre d'une pause obtenue sous la médiation du Qatar destinée à permettre les libérations d'otages supplémentaires et à favoriser l'acheminement d'aide dans la bande de Gaza, où l'Onu a averti d'une catastrophe humanitaire.

"NULLE PART OÙ ALLER"

Un porte-parole du gouvernement israélien a indiqué jeudi que 110 des 240 otages enlevés le 7 octobre ont été libérés durant cette trêve, tandis que 23 otages ont été déclarés morts par contumace.

Les combats se concentrent désormais principalement dans des zones centrales de l'enclave, situées au sud des terres marécageuses coupant l'enclave en deux, où les civils ont reçu de Tsahal la consigne de se réfugier.

Les dizaines de milliers de Palestiniens fuyant les districts de Nousseirat, Boureij et Maghazi, se dirigeaient vers le sud ou l'ouest de la bande de Gaza, pour se rendre notamment dans la ville côtière de Deir al Balah, déjà surpeuplée, où des camps de fortune ont été érigés à la hâte avec des tentes.

"Plus de 150.000 personnes - des enfants en bas âge, des femmes portant des nourrissons, des personnes âgées et handicapées - n'ont nulle part où aller", a déclaré l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux.

"Ce moment est venu, j'aurais souhaité que cela n'arrive jamais, mais il semble que le déplacement soit une nécessité", a déclaré Omar, 60 ans, qui dit avoir été contraint de quitter Boureij avec au moins 35 membres de sa famille, alors que l'est de la ville était le théâtre jeudi matin d'intenses combats avec l'arrivée de colonnes de chars israéliens.

"Nous sommes maintenant dans une tente à Deir al Balah à cause de la guerre brutale d'Israël", a-t-il déclaré à Reuters par téléphone. "Israël tue des docteurs, des journalistes et des civils", a-t-il ajouté.

Khan Younès, où l'armée israélienne progresse depuis le 1er décembre, a été l'objet d'intenses bombardements.

Le Croissant-Rouge palestinien, qui gère l'hôpital et le quartier environnant, a déclaré que 10 Palestiniens avaient été tués et 12 autres blessés dans ce qui constituait un troisième bombardement ciblant la zone en moins d'une heure.

Des habitants ont dit penser que Tsahal cherchait à provoquer un nouvel exode en amont d'une intensification de son offensive terrestre.

Non loin de là, à l'hôpital Nasser, principal centre médical de Khan Younès et plus grand centre de santé toujours opérationnel dans la bande de Gaza, femmes et enfants hurlaient leur peine alors que des cadavres et des blessés arrivaient.

Plusieurs soignants s'affairaient pour tenter de réanimer un nourrisson immobile dans son berceau. "Non", a hoché de la tête un médecin, signalant le décès du bébé.

L'EGYPTE DIT AVOIR PROPOSÉ UN PLAN DE PAIX

Israël a indiqué que trois soldats supplémentaires avaient été tués, portant à 169 le nombre de membres de l'armée morts dans le cadre de l'offensive terrestre à Gaza.

Depuis que Tsahal a commencé ses bombardements contre l'enclave, la quasi-totalité des 2,3 millions d'habitants ont été contraints de se déplacer au moins une fois - pour nombre d'entre eux, bien plus.

Seuls une poignée d'hôpitaux sont toujours opérationnels dans l'enclave, où manquent nourriture, médicaments, eau potable et carburant.

Au fil de la guerre, Tsahal a exprimé ses regrets à propos des pertes civiles, tout en blâmant le Hamas, l'accusant d'opérer dans des zones densément peuplées ou d'utiliser les civils comme boucliers humains - des accusations rejetées par le groupe palestinien.

Plus tôt ce mois-ci, le président américain Joe Biden a prévenu Israël qu'il commençait à perdre le soutien dont il disposait sur la scène internationale du fait de ses "bombardements indiscriminés" dans la bande de Gaza.

Washington demande désormais à l'Etat hébreu de se focaliser sur les combattants du Hamas, alors que l'objectif annoncé par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est d'"éradiquer" le groupe palestinien qu'il considère comme terroriste.

L'Egypte, qui sert avec le Qatar de médiateur entre Israël et les groupes palestiniens, a dit avoir proposé un plan de paix avec trois étapes pour parvenir à un cessez-le-feu. Le Caire, qui a notamment accueilli la semaine dernière le chef du bureau politique du Hamas pour des pourparlers, a indiqué n'avoir pour l'heure pas de réponse des parties prenantes au conflit.

Israël répète publiquement qu'il stoppera son offensive à Gaza seulement lorsqu'il aura détruit le Hamas, seule solution selon lui pour préserver sa sécurité nationale et libérer les derniers otages.

(corrige coquille §2)

(Reportage Nidal al-Mughrabi au Caire, Bassam Masoud à Gaza, Maayan Lubell à Jérusalem; version française Zhifan Liu et Jean Terzian, édité par Kate Entringer et Tangi Salaün)

10 commentaires

  • 29 décembre 12:34

    Certes ce n'est pas Israël en tant que tel qui est en cause. Reste que depuis des années nous aurions souhaité voir les forces progressistes, laïques, opposées à la colonisation, se mobiliser plus souvent et plus fortement comme elles ont su le faire ces derniers mois contre la réforme du système judiciaire. Et contre la colonisation en Cisjordanie et toutes ses sortes de violences dont là encore le meurtre de palestiniens....


Signaler le commentaire

Fermer