
L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy, à Paris le 20 janvier 2025 ( AFP / Bertrand GUAY )
L'ancien président Nicolas Sarkozy a "pris acte" dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat dans une déclaration transmise à l'AFP.
"Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le Grand Chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle", a affirmé Me Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'Etat "a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République".
L'ancien chef de l'Etat (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH "est toujours pendant". Il l'avait déposé après sa condamnation, devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes.
"La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre (de Nicolas Sarkozy) en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur, l’une n’étant que la conséquence de l’autre", a assuré Patrice Spinosi.
"Il n’y a aucune difficulté à être le fils de mon père. Il n’y a que fierté et honneur aujourd’hui comme tous les jours", a réagi son fils Louis Sarkozy sur France Inter. Il a affirmé que cette distinction lui avait été remise par Jacques Chirac notamment pour son rôle dans la prise d'otage de 1993 dans une école maternelle de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) dont il était maire.
Nicolas Sarkozy, également exclu de l'ordre national du Mérite, est le deuxième chef de l'Etat français privé de la Légion d'honneur après le maréchal Pétain, à qui elle avait été retirée après sa condamnation en août 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.
"Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne", s'est emportée la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant "acte", elle aussi, de cette décision "automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur".
"C'est une règle, mais c'est aussi une honte", a déploré sur franceinfo le nouveau secrétaire général de LR, Othman Nasrou.
Dans le camp macroniste, le ton était à la prudence.
"Je note qu'il y a un recours contre la décision de justice. Cette affaire n'est donc pas encore tout à fait terminée", a réagi le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot au Grand Jury RTL/Le Figaro/Public Sénat/M6.
A gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que "la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité".
"Les Français ont beaucoup de mal à comprendre que la justice devrait s'appliquer de manière différente en fonction des gens", a déclaré sur BFMTV le coordinateur national de La France insoumise Manuel Bompard.
A l'extrême droite, Eric Zemmour a dit sur France 3 ne pas "souhaiter qu'une humiliation soit rajoutée à sa peine".
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