
L'actrice française Corinne Masiero (2e à d) participe à une marche vers Bruxelles visant à faire pression sur l'Europe pour qu'elle agisse pour faire cesser la guerre à Gaza, le 15 juin 2025 à Paris ( AFP / Thomas SAMSON )
Une dizaine de marcheurs issus de la société civile, dont la comédienne française Corinne Masiero, se sont élancés dimanche depuis Paris derrière la banderole "Gaza: stop génocide, l'Europe doit agir!" pour rallier Bruxelles et exiger des autorités européennes des sanctions contre Israël.
"Nous voulons faire entendre la voix de la société civile pour rappeler à l'Union européenne ses devoirs", notamment celui de "défendre la démocratie et l'état de droit" et de "faire respecter les décisions des cours internationales", a résumé auprès de l'AFP Nathalie Tehio, présidente de la Ligue des droits de l'Homme.
L'organisation est co-organistatrice de l'initiative, lancée avant l'escalade militaire entre Israël et l'Iran, aux côtés notamment de la CGT et de la Fédération internationale pour les droits humains.
L'idée est qu'ainsi "peut-être s'enclenche la fin de l'impunité pour Israël" en Cisjordanie occupée et dans la bande de Gaza, ravagée par plus de 20 mois de guerre déclenchée par l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, ajoute Mme Tehio.
Les marcheurs espèrent qu'une délégation sera reçue à Bruxelles le 23 juin, date à laquelle doit se tenir un conseil européen des ministres des Affaires étrangères "où justement la question de la suspension de l'accord avec Israël peut être décidée", selon elle.
"Ce n'est pas vrai qu'on ne peut rien faire quand on est citoyen, citoyenne lambda comme moi. On peut ouvrir sa gueule, dire non, stop, et (...) dire aussi à l'Europe: + allez-y, faites respecter le droit+", a pour sa part commenté Corinne Masiero avant le départ, entourée de dizaines de personnes venus les encourager.
D'autres personnalités du monde artistique ont apporté leur soutien, ainsi que des ONG.
Jean-François Corty, président de Médecins du Monde, a ainsi déploré que "la faim, la soif soient instrumentalisées comme une arme de guerre" en "rupture totale avec le droit international humanitaire".
"Tout est su sur Gaza, tout a été dit, mais rien ne change. Et ce dont nous avons besoin aujourd'hui", c'est que "les Etats européens passent à l'action", a commenté la présidente de MSF France, Isabelle Defourny.
"Nos équipes (à Gaza, ndlr) ont reçu des dizaines et des dizaines de personnes blessées par balles, certaines arrivant mortes à l'hôpital alors qu'elles allaient chercher un peu de nourriture." "Ce qui se dit, c'est que l'on peut obtenir un sac de farine" et "revenir avec un linceul de ces distributions, c'est l'horreur absolue".
Rompant une trêve de deux mois, Israël a repris son offensive à la mi-mars sur la bande de Gaza et intensifié ses opérations militaires le 17 mai dans le but affiché de libérer les derniers otages du 7-Octobre, prendre le contrôle de l'ensemble du petit territoire et anéantir le Hamas.
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