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Le patron d'Atalian entame un "mea culpa" à son procès pour détournement de 36 millions d'euros
information fournie par Boursorama avec AFP 30/01/2024 à 08:08

( AFP / LOIC VENANCE )

( AFP / LOIC VENANCE )

Le propriétaire d'Atalian, Franck Julien, soupçonné d'avoir détourné plus de 36 millions d'euros des comptes de sa multinationale, a entamé lundi un "mea culpa" devant le tribunal correctionnel de Paris: reconnaissant qu'un système de dégagement de "cash" avait existé, il a contesté tout "enrichissement personnel".

L'homme d'affaires de 57 ans, actionnaire quasi unique du groupe et poursuivi pour abus de biens sociaux, blanchiment, faux et escroquerie entre 2008 et 2019, avait, jusqu'à son procès à Paris, nié ce fait devant les enquêteurs et juges chargés de l'instruction.

"En 2008, c'était par retrait d'espèces à la banque, pour les sommes révélées par l'enquête, de 20.000 à 30.000 euros par an", a premièrement rappelé M. Julien à la barre. "Puis le deuxième système a pris la suite du premier."

Dans ce dernier, des artisans à la tête d'une nébuleuse de sociétés éphémères surfacturaient ou émettaient de fausses factures pour le compte d'Atalian, géant français spécialisé dans le service aux entreprises, comptant aujourd'hui 67.000 salariés dans le monde, selon l'instruction. Ensuite, ils rétrocédaient de l'argent en liquide aux cadres dirigeants de la société.

A l'audience, Franck Julien a insisté sur le fait que ces espèces avaient uniquement servi à financer des événements tels que des "déjeuners" d'entreprise visant à célébrer de "gros succès commerciaux".

"Mais en aucun cas j'en ai profité à titre d'enrichissement personnel", a-t-il déclaré.

Or, selon les juges d'instruction, c'est avec cet argent qu'il aurait en partie rénové son appartement à Paris, sa maison en forêt de Rambouillet (Yvelines) ou encore son hôtel particulier à Uccle, banlieue huppée de Bruxelles.

Les juges d'instruction soupçonnent également que le cash a pu servir à acheter la "paix sociale" auprès des syndicats, ainsi qu'au "gain de nouveaux marchés" auprès de clients. Mais ils n'ont pu établir une quelconque corruption.

"On gonflait les travaux d'Atalian pour qu'il puisse payer ses travaux aux Invalides" à Paris, a relaté devant le tribunal un prévenu âgé de 70 ans, l'ancien responsable des services généraux du groupe, visiblement mal à l'aise. Selon cet homme, qui était alors au service de M. Julien, ce deuxième système de dégagement d'argent avait commencé en 2011.

Si Franck Julien a estimé "judicieux" et "respectable" lundi de faire son "mea culpa" sur certaines "pratiques", il a démenti être à l'origine des systèmes en question, disant ne pas les ignorer mais en être resté "assez loin".

"Il n'a peut-être pas encore reconnu qu'il en était l'investigateur, mais à un moment ou à un autre, il va le faire", a estimé son ancien subordonné.

Le procès de cette tentaculaire affaire à tiroirs, pour laquelle quatorze personnes sont jugées, doit durer jusqu'au 12 mars.

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