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Le nouveau départ de La République en marche
information fournie par Reuters 30/11/2017 à 16:55

LE NOUVEAU DÉPART DE LA RÉPUBLIQUE EN MARCHE

LE NOUVEAU DÉPART DE LA RÉPUBLIQUE EN MARCHE

par Elizabeth Pineau

PARIS (Reuters) - Confortée par le choix d'un chef, Christophe Castaner, et l'arrivée de nouveaux venus issus de la droite comme Gérald Darmanin, La République en marche (LREM) prend un nouveau départ en tant que parti majoritaire à part entière.

"La République en marche, c'est une page blanche. Sa destinée est étroitement liée à la réussite ou à l'échec du quinquennat présidentiel", souligne Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'institut de sondages Ifop, à propos du mouvement créé en avril 2016 par Emmanuel Macron, qui revendique aujourd'hui 380.000 adhérents.

Désigné lors d'une convention nationale le 18 novembre à Lyon et maintenu au ministère des Relations avec le Parlement, Christophe Castaner étrennera son costume de délégué général en débattant ce jeudi soir sur France 2 avec le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon.

"Je serai un animateur, un facilitateur à votre service", a déclaré à ses troupes dès son élection l'ancien socialiste, qui s'est installé depuis dans son bureau du siège parisien de LREM.

Au cours d'un premier semestre mené tambour battant sur le front des réformes, les députés de LREM ont travaillé indépendamment du jeune parti vidé de sa substance par l'entrée d'Emmanuel Macron à l'Elysée, son objectif premier, et à la recherche des moyens de peser face à un président omniprésent.

DES MOIS "COMPLIQUÉS" À L'ASSEMBLÉE

Si tous les textes ont été votés, les premiers mois ont été ardus pour des députés LREM novices, parfois taxé d'amateurisme.

"Je ne cache à personne que les mois que nous venons de vivre ont été compliqués. Je ne le dis pas pour nous critiquer, mais parce que c'était dans la nature des choses. Parce que nous avons fait quelque chose d'inédit, qui n'a jamais été fait, à aucun moment de l'Histoire", a dit à Reuters dans les couloirs de l'Assemblée le député LREM Gilles Le Gendre. "Nous avons créé une forme d'instabilité dont le mouvement a pâti".

Plongées dans les arcanes du travail législatif, les troupes de la majorité sont lasses, parfois déçues.

"Les parlementaires sont exténués par le rythme et l'inefficacité de la procédure. Il y a de la fatigue, de la frustration aussi. Certains ne connaissent pas encore leurs collègues, d'autres jalousent ceux qui passent souvent à la télévision. A plus de 300, c'est difficile de chouchouter tout le monde", témoigne un jeune député, qui estime à "50 à 70" le nombre de ses collègues les plus désabusés.

Gilles Le Gendre relativise : "Faites le sondage auprès de 577 députés, en cette fin novembre. S'il y en a un qui ne se sent pas fatigué, inquiétez-vous pour lui !"

Pour remotiver le bataillon, une nouvelle séance de "team building" est prévue pour les 314 députés de la majorité après la pause de fin d'année.

A la tête du groupe, le Breton Richard Ferrand ne fait pas l'unanimité, même débarrassé de ses ennuis judiciaires dans l'affaire des Mutuelles de Bretagne, pour lequel ce fidèle du président a bénéficié d'un classement sans suite.

"Il fait le job", commente, laconique, un élu LREM. "On le voit un peu plus qu'avant", glisse sans enthousiasme une députée, tandis qu'une autre le juge "mal entouré".

Dans un camp où la discipline est censée être la règle, des aspérités sont apparues entre le président de l'Assemblée, François de Rugy, et le premier questeur, Florian Bachelier, proche de Richard Ferrand, sur la modernisation de l'institution, que le questeur veut accompagner d'un plan d'économies substantielles, contre l'avis de De Rugy.

RIVALITÉS

Alors que semble déjà engagée la bataille de mi-mandat, qui verra François de Rugy remettre son poste en jeu en 2019, le locataire du "perchoir" a marqué un point en obtenant, au nom du pluralisme, l'abandon par l'ex-LR Thierry Solère de son rôle de questeur après son adhésion à LREM.

A défaut d'avoir engrangé celle du Premier ministre Edouard Philippe, pourtant chef de la majorité, LREM peut s'enorgueillir de trois "prises" à droite avec Thierry Solère et deux membres du gouvernement, Sébastien Lecornu et Gérald Darmanin.

Des arrivées complétées par la réorganisation des députés "constructifs" et l'irruption au gouvernement du socialiste Olivier Dussopt - autant de nouveaux coups de pied d'Emmanuel Macron dans la fourmilière du paysage politique français.

Membre d'En marche depuis septembre, Bruno Le Maire, ancien candidat à la primaire de la droite pour la présidentielle, fait aussi office de poids lourd de la majorité.

A ceux qui décèlent chez le ministre de l'Economie une forme de rivalité avec Emmanuel Macron, l'Elysée rétorque que "Bruno Le Maire est un ministre formidable que le président apprécie pour son engagement au service de la mise en place de la politique de l'exécutif." De l'avis d'un député LREM, le "patron" a de toutes façons déjà tué le match. "Il est au-dessus de tous les autres, personne ne lui fait de l'ombre".

Le 19 novembre sur Europe 1, Bruno Le Maire a déclaré : "Je me battrai pour la réélection d'Emmanuel Macron en 2022."

(Edité par Yves Clarisse)

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