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Le ministre américain de la Santé RFK Jr pressé de questions au Congrès
information fournie par AFP 14/05/2025 à 23:38

Le ministre de la Santé Robert Kennedy Jr., lors d'une audition au Sénat, à Washington aux Etats-Unis, le 14 mai 2025 ( AFP / Jim WATSON )

Le ministre de la Santé Robert Kennedy Jr., lors d'une audition au Sénat, à Washington aux Etats-Unis, le 14 mai 2025 ( AFP / Jim WATSON )

Licenciements massifs, coupes budgétaires drastiques et épidémie mortelle de rougeole: le ministre américain de la Santé Robert Kennedy Jr a été pressé de questions mercredi sur ses débuts tumultueux, bottant parfois en touche face à des élus démocrates lui réclamant des comptes.

Cet ancien avocat en droit de l'environnement, contesté pour ses positions antivaccins, a été questionné avec insistance à la Chambre des représentants puis au Sénat dans une atmosphère souvent tendue.

Ces auditions portaient sur le budget présenté par le gouvernement de Donald Trump pour 2026, mais ont donné l'occasion à l'opposition démocrate de l'interroger sur d'autres sujets, comme sa gestion très critiquée de l'épidémie de rougeole, qui a fait trois morts dans le pays et plus de 1.000 cas depuis le début de l'année.

"Feriez-vous vacciner votre enfant contre la rougeole", l'a ainsi interrogé l'élu démocrate Mark Pocan. "Probablement", lui a répondu Robert Kennedy Jr, avant de botter en touche. "Mon avis sur les vaccins importe peu", a-t-il soufflé avant de bredouiller: "je ne pense pas que les gens devraient suivre mes conseils médicaux".

Une position ensuite fustigée par le sénateur Chris Murphy, qui l'a accusé d'avoir menti à ce sujet au Sénat en janvier. "Vous avez déclaré (...) que vous souteniez le vaccin contre la rougeole, mais vous n'avez cessé de le discréditer", a-t-il lancé.

"J'ai dit ce matin que je recommandais le vaccin", lui a rétorqué RFK Jr.

- 20.000 postes -

Des heures durant, le ministre a tenté de défendre sa politique et la profonde refonte des autorités sanitaires qu'il a initiée et qui devrait se poursuivre à travers les coupes voulues par l'exécutif pour le budget 2026.

"Je voudrais savoir pourquoi votre ministère a mis fin au programme de lutte contre la pollution au plomb affectant les enfants?", l'a ainsi questionné la sénatrice Tammy Baldwin, le mettant en difficulté.

Ce "sont des coupes administratives", et "bon nombre des programmes dont les démocrates disent aujourd'hui qu'ils ont été supprimés (...) ne l'ont pas été du tout", s'est-il toutefois défendu auprès d'autres élus, tout en refusant de donner des chiffres précis en raison de contentieux judiciaires entourant ces mesures.

Un peu plus tôt, son audition avait été interrompue par des manifestants l'accusant de causer la mort de nombreuses personnes atteintes du Sida à travers ces coupes budgétaires.

Il s'agissait selon la commission sénatoriale de la première audition d'un ministre de la Santé à ce sujet en au moins 20 ans.

Sous la direction de RFK Jr, le ministère de la Santé a annoncé la suppression de 20.000 postes, soit près d'un quart de ses effectifs, ainsi que la réduction de plusieurs de ses départements et antennes régionales.

- "Plus avec moins" -

Une refonte drastique menée avec fracas et confusion, nombre d'employés ayant appris leur renvoi par un simple email ou découvrant que leur badge d'accès avait cessé de fonctionner.

Mardi, certains fonctionnaires récemment licenciés ont été rappelés après des semaines de protestations de la part d'élus, selon le média américain Politico.

"Nous avons l'intention de faire plus, beaucoup plus avec moins", a assuré RFK Jr devant les deux chambres du Congrès, disant agir pour stopper une "hémorragie" financière "insoutenable".

"Les États-Unis restent le pays développé le plus malade", a-t-il encore déclaré. "Il est clair que quelque chose de structurel et de systématique cloche dans notre approche."

"Vous n'avez aucune autorité légale" pour réformer des agences fédérales sans l'aval du Congrès, lui a reproché l'élue démocrate Rosa DeLauro.

Selon un rapport sénatorial mardi réalisé par la gauche, au moins 13,5 milliards de dollars de financements publics pour la santé ont été supprimés par le gouvernement de Donald Trump au cours du premier trimestre 2025. Des coupes qui se sont notamment traduites par une baisse de 31% des financements alloués à la recherche contre le cancer.

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