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Le logement demeure une énigme dans la lutte de la Fed contre l'inflation
information fournie par Reuters 13/10/2023 à 11:33

A Des Moines, dans l'Iowa, aux Etats-Unis

A Des Moines, dans l'Iowa, aux Etats-Unis

par Howard Schneider

WASHINGTON (Reuters) - Tout au long de l'année, les responsables de la Réserve fédérale ont espéré que l'inflation refluerait en partie grâce au ralentissement des prix de l'immobilier aux États-Unis sous la pression des hausses de taux, des attentes qui se sont vérifiées jusqu'ici.

La situation s'est néanmoins retournée en septembre : le ralentissement de la hausse des prix immobiliers s'est interrompu.

Les analystes ne s'attendent pas à ce que cette nouvelle tendance se poursuive, les données en temps réel sur les loyers indiquant toujours un ralentissement à terme.

Pour autant, la hausse des coûts de logement a suffi à ralentir la désinflation sur un mois, et la tendance devra s'inverser pour que les responsables de la Fed restent confiants dans le retour de l'inflation à sa cible. L'inflation sous-jacente a certes ralenti en glissement annuel, passant de 4,3% en août à 4,1% le mois dernier, mais le logement a lui doublé en glissement mensuel, passant de 0,3% en août à 0,6%.

"Le tableau d'ensemble est que la tendance est encore assez encourageante, mais la lutte continue", résume Olu Sonola, responsable de l'économie régionale des États-Unis pour Fitch Ratings. "La hausse des prix immobiliers ce mois-ci a été la principale surprise, et ces prix devront diminuer fortement au cours des prochains mois pour que l'inflation se rapproche de 2%."

La résistance surprenante aux hausses de taux du marché de l'immobilier, des prix des logements, des permis de construire et de l'emploi dans le secteur de la construction, sont évoqués par les responsables de la Fed comme un risque possible pour leurs perspectives d'inflation.

Le marché du logement américain, où les variations régionales, le pipeline de construction, les loyers, les prix des maisons individuelles et les taux d'intérêt jouent tous un rôle dans la dynamique des prix, présente une trajectoire incertaine.

"L'activité dans le secteur du logement s'est quelque peu accélérée", a déclaré Jerome Powell, président de la Fed, lors d'une conférence de presse à l'issue de la réunion de politique générale de la banque centrale qui s'est tenue les 19 et 20 septembre, même s'il s'est dit convaincu que les nouveaux baux signés pour des appartements et des maisons incluraient des augmentations de prix moins importantes que l'année précédente et finiraient par modérer l'indice des prix de l'immobilier dans son ensemble.

Dans le compte rendu de cette réunion, les risques éventuels d'une flambée des prix de l'immobilier ont été évoqués.

"Les participants ont noté que la demande de logements était résistante malgré des taux d'intérêt plus élevés ; la construction de nouveaux logements était solide, reflétant en partie l'inventaire limité de logements disponibles à la vente", indique le compte rendu de la réunion publié mercredi.

UN MARCHÉ DU LOGEMENT SOLIDE

L'offre limitée, liée peut être à la réticence des propriétaires à déménager en raison des coûts élevés d'achat d'un nouveau logement, est l'une des raisons possibles de la poursuite de la hausse des prix de l'immobilier.

Parmi les éléments représentant un risque sur l'inflation, les responsables de la Fed ont évoqué en septembre "les effets d'un marché immobilier fort".

Depuis février, la hausse du coût du logement n'a jamais été aussi élevée que le mois dernier et, bien que l'augmentation en glissement annuel ait continué à baisser, le logement a représenté la moitié de l'augmentation mensuelle globale des prix en septembre.

Bien qu'il soit peu probable qu'il décide à lui seul la Fed à augmenter ses taux en novembre, ce facteur pourrait décider la banque centrale à garder ses options ouvertes et raviver l'incertitude sur la trajectoire baissière de l'inflation.

Le rebond des coûts de logement a maintenu l'inflation des services à un niveau élevé, et "maintiendra la Fed dans son attitude restrictive et ouverte à l'idée d'une nouvelle hausse des taux", même si la banque centrale ne bouge pas en novembre", estime Kathy Bostjancic, économiste en chef chez Nationwide.

Les investisseurs continuent d'anticiper une pause dans les hausses de taux de la Fed en novembre, mais ont légèrement revu à la hausse les probabilités d'un nouveau resserrement en décembre.

Certains analystes estiment que d'ici là, la désinflation des loyers battra son plein.

"La baisse de l'inflation des loyers pour les nouveaux baux signifie que cette progression des loyers diminuera rapidement", estime Andrew Hunter, économiste américain en chef adjoint pour Capital Economics, qui souligne que l'indice des loyers pour les logements destinés à une famille calculé par CoreLogic a chuté rapidement, alors que la donnée est considéré comme un bon indicateur avancé de la partie "logement" de l'IPC.

Bien que les données soient décalées dans le temps, "la direction de l'évolution (de ces indicateurs) est assez claire", pour Andrew Hunter.

(Reportage Howard Schneider, version française Corentin Chappron, édité par Blandine Hénault)

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