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Le gouvernement promet de "taper fort" après le scandale Orpea
information fournie par Reuters 01/02/2022 à 13:03

LE GOUVERNEMENT PROMET DE "TAPER FORT" APRÈS LE SCANDALE ORPEA

LE GOUVERNEMENT PROMET DE "TAPER FORT" APRÈS LE SCANDALE ORPEA

PARIS (Reuters) - Le gouvernement a fait part de son "indignation" auprès des dirigeants d'Orpea et décidé de "taper fort" en lançant une double enquête, administrative et financière, sur l'ensemble du groupe mis en cause dans un livre sur la gestion des Ehpad en France, a dit mardi la ministre déléguée chargée de l'Autonomie.

"On ne va pas se contenter des explications lors d'un rendez-vous à une convocation, (...) c'est tout le groupe que nous allons interroger", a déclaré sur France Inter Brigitte Bourguignon avant de recevoir dans la matinée le nouveau PDG d'Orpea, Philippe Charrier, nommé dimanche après le limogeage du DG Yves Le Masne, ainsi que le directeur général d'Orpea pour la France, Jean-Christophe Romersi.

"Nous lançons une enquête Igas [Inspection générale des affaires sociales] et une enquête financière de l'IGF [Inspection générale des finances]", a annoncé la ministre déléguée. "C'est une première, parce qu'il faut taper fort pour bien montrer qu'on ne fait pas n'importe quoi dans ce pays (..) dans une activité qui ne doit pas être lucrative au détriment de la bien-traitance", a-t-elle expliqué.

Dans un livre baptisé "Les Fossoyeurs" et paru la semaine dernière, Orpea, qui se revendique comme "l'un des principaux acteurs mondiaux de la prise en charge globale de la dépendance, avec un réseau de 1.156 établissements pour 116 514 lits", est accusé d'actes de négligence et d'imposer des restrictions aux résidents de ses établissements, ce qu'il conteste.

Ces "pratiques et dysfonctionnements graves et intolérables (...) dénoncés dans cet ouvrage (...) jettent l’opprobre sur tout un secteur, ils inquiètent les résidents et leurs familles et ils contribuent à décourager des professionnels mobilisés en première ligne depuis le début de la crise sanitaire", a déploré Brigitte Bourguignon dans un communiqué.

S'adressant à la presse à l'issue de sa convocation par la ministre, Philippe Charrier a dit "comprendre l'émotion" suscitée par cette enquête et s'est engagé à "faire la lumière totale sur ces événements".

"UN PROBLÈME SYSTÉMIQUE"

"Madame la ministre nous a dit qu'elle allait faire des inspections, des contrôles, et nous (en) sommes très heureux (...). D'ores et déjà, nous savons que plusieurs de ces accusations sont infondées, j'en ai la preuve (...) formelle, documentaire", a-t-il ajouté.

Le groupe, dont l'action a été secouée la semaine dernière à la Bourse de Paris après la sortie du livre, a annoncé la création d'une mission d'évaluation par deux cabinets indépendants sur les accusations à son encontre, puis le limogeage d'Yves Le Masne, "un gros fusible" selon les termes de Brigitte Bourguignon.

Dans un communiqué, Orpea précise avoir mandaté les cabinets Grant Thornton et Alvarez & Marsal, qui présenteront leurs conclusions "dans les meilleurs délais".

"On fait des enquêtes qualité très régulièrement", avec un taux de satisfaction de 90%, a déclaré Philippe Charrier, mais "on ne peut pas être à 100% dans ce métier surtout que les résidents qui arrivent dans nos établissements sont souvent dans des états de santé difficiles".

Quand il existe "des événements indésirables", a-t-il poursuivi, "on les rapporte tout de suite aux autorités de contrôle".

Au-delà du cas Orpea, Brigitte Bourguignon a reconnu sur France Inter un problème plus global, "systémique", lié à la vétusté des Ehpad [établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes], au manque de personnels ou à l'insuffisance des inspections.

Elle a promis des annonces dans les trois semaines sur les contrôles et la transparence des Ehpad, dont un classement sera rendu public.

"Des contrôles inopinés seront en outre organisés conjointement par les services des Agences régionales de santé et des autres services de contrôle de l’État dans les établissements d’Orpea, au-delà de celui des Bords de Seine" [pointé dans l'ouvrage de Victor Castanet], a déclaré Brigitte Bourguignon dans son communiqué.

"La personne âgée, ce n'est pas un produit commercial, ce sont des gens qui ont le droit au respect et à la dignité", a souligné la ministre sur France Inter.

(Rédigé par Jean-Stéphane Brosse, édité par Blandine Hénault)

26 commentaires

  • 01 février 19:00

    facile de faire payer l'addition aux travailleurs français par une journée de solidarité.


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