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Le gouvernement britannique réduit les cotisations sociales avant les élections
information fournie par Reuters 06/03/2024 à 17:30

Le ministre des Finances britannique Jeremy Hunt, devant son bureau à Londres

Le ministre des Finances britannique Jeremy Hunt, devant son bureau à Londres

par David Milliken et Kylie MacLellan

Le gouvernement conservateur britannique a annoncé mercredi des baisses de cotisations sociales pour les salariés, en puisant dans ses réserves d'urgence, à quelques mois d'élections législatives qui s'annoncent difficiles pour le Premier ministre Rishi Sunak.

Présentant son projet de budget devant le Parlement, le ministre des Finances, Jeremy Hunt, a confirmé une baisse de deux points de pourcentage des cotisations de sécurité sociale, la deuxième en moins de quatre mois, pour un gain total d'environ 900 livres (1.051 euros) par an pour le contribuable.

"En raison des progrès que nous avons effectués, parce que nous répondons aux priorités économiques du Premier ministre, nous pouvons aujourd'hui aider les familles non seulement par des mesures ponctuelles d'aide au pouvoir d'achat, mais par des baisses de taxes permanentes", a expliqué le chancelier de l'Echiquier.

Jeremy Hunt a dévoilé d'autres mesures de soutien dont un gel des taxes sur le carburant pour la 14e année, la prolongation du gel des taxes sur les boissons alcoolisées ou la poursuite d'un programme d'aide aux ménages modestes.

En raison de ces dépenses, la "marge budgétaire" du gouvernement est désormais réduite à moins de 9 milliards de livres, selon les fonctionnaires du gouvernement, soit la somme disponible pour de nouvelles dépenses ou baisses de recettes sans remise en cause de l'objectif de réduction de la dette publique à un horizon de cinq ans.

L'Office for Budget Responsibility (OBR), l'équivalent de la Cour des comptes outre-Manche, a estimé que cette marge réduite ne représentait qu'une "petite fraction" des risques encourus par l'économie britannique en cas de non-respect des engagements.

DURCISSEMENT DES RÈGLES POUR LES "NON-DOM"

Sur X, Paul Johnson, directeur de l'Institute for Fiscal Studies, un groupe d'études, a cependant fait part de son scepticisme face à "des baisses d'impôts financées par des plans de dépenses totalement incertains pour le futur".

Le maintien des objectifs gouvernementaux dépendra "de l'application extrêmement rigoureuse de plans de dépenses qui impliqueront des coupes pour de nombreux services publics", a-t-il expliqué.

Jeremy Hunt n'a pas dévoilé de nouvelles mesures pour resserrer encore l'étau sur les dépenses publiques, dont le plan de réduction est jugé peu plausible par de nombreux analystes et constituera un lourd héritage pour le vainqueur des prochaines élections.

Plusieurs municipalités britanniques ont déjà fait faillite et le nombre de dossiers déposés devant les tribunaux a atteint un record en août dernier.

Pour obtenir quelques recettes supplémentaires, Jeremy Hunt a annoncé la prolongation d'un an d'un prélèvement exceptionnel sur les profits des groupes énergétiques, la création d'une nouvelle taxe sur les cigarettes électroniques ou la hausse d'une taxe sur les voyages en avion hors classe économique.

Il a également annoncé un durcissement des règles applicables aux revenus à l'étranger des "non-dom", des contribuables vivant en Grande-Bretagne mais déclarant leur domicile principal à l'étranger. Après quatre années de résidence en Grande-Bretagne, ceux-ci seront soumis à un impôt sur leurs revenus gagnés à l'étranger, a dit Jeremy Hunt.

Le Parti travailliste, qui jouit d'une large avance sur les conservateurs dans les intentions de vote, préconisait une mesure similaire.

Le gouvernement britannique table désormais sur une croissance de 0,8% cette année après une récession au second semestre 2023, une prévision légèrement revue en hausse par rapport à novembre dernier (+0,7%).

L'OBR prévoit désormais une croissance de 1,9% du PIB britannique en 2025, et de 2,0% en 2026 (au lieu de 1,4% et 2,0% précédemment).

(Jean-Stéphane Brosse pour la version française, édité par Blandine Hénault)

2 commentaires

  • 06 mars 18:42

    Les Anglais sont un peuple discipliné, ils en ont vu d'autres, ils s'en sortiront.


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