Le débat sur la réduction de la vitesse à 110 Km/h sur autoroute relancé

information fournie par Boursorama avec Media Services •22/09/2021 à 13:37

Si la candidate à la présidentielle Anne Hidalgo est pour la baisse de la vitesse sur autoroute, le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari y est défavorable et dénonce une "vision parisienne des choses"

(Illustration) ( AFP / DAMIEN MEYER )

Débattue dans le cadre de la Convention citoyenne pour le climat avant d'être abandonnée, la réduction de la vitesse sur les autoroutes de 130 à 110 km/h revient sur le devant de la scène cette semaine. "Je suis personnellement pour la baisse de la vitesse; 130 km/h, c'est beaucoup" , a indiqué mardi 21 septembre sur BFMTV la candidate à la présidentielle Anne Hidalgo, sans pour autant prononcer le chiffre de 110 km/h.

"Je suis favorable, d'une façon générale, à ce qu'on baisse la vitesse puisque vitesse égal accidents", a encore dit la maire PS de Paris, qui vient de mettre en place les 30 km/h dans quasiment toute la capitale, à l'exception du périphérique, des boulevards des maréchaux et de quelques grands axes.

"Ce sont des décisions qui doivent se prendre en concertation, en discussion avec les autorités nationales mais ce sont aussi des discussions qui doivent se faire localement",a-t-elle estimé.

Le ministre des Transports dénonce "une vision parisienne des choses"

Une proposition aussitôt rejetée par le ministre delégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari. "Il y a plein de secteurs autoroutiers où vous êtes déjà à 110 (...) et des autoroutes où il est parfaitement sécuritaire de rouler à 130, je suis défavorable à cette proposition" , a-t-il affirmé mrecredi matin sur BFMTV .

"Il faudrait que Madame Hidalgo prenne sa voiture et aille visiter un peu la ruralité et des autoroutes où il est parfaitement sécuritaire de rouler à 130, a estimé le ministre. Donc c'est une vision, encore une fois, un peu parisienne des choses" a-t-il dénoncé.

Pourtant, le gouvernement d'Edouard Philippe a déjà légiféré pour une limitation de la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires. Ce n'est pas comparable, a assuré Jean-Baptiste Djebbari. "La vraie différence c'est que c'était une proposition d'experts de la sécurité routière qui pointaient le nombre de morts évités, a-t-il rappelé. Mme Hidalgo a fait une proposition un peu idéologique. Les 80 km/h ont été assouplis même si je sais que ça a un peu enquiquiné les Français."

Proposition de la Convention citoyenne sur le Climat, la généralisation des 110km/h avait été déjà été écartée par Emmanuel Macron à l'été 2020. "Jamais la transition écologique ne doit se faire au détriment des communes, des régions qui sont les plus enclavées , c’est pour cela que je crois qu’il faut reporter le débat sur les 110km/h", avait-t-il justifié. "Pour que ça marche, il ne faut pas stigmatiser les gens, il ne faut pas les diviser, il faut réussir à les embarquer’, tous ensemble", avait-il insisté.