Le "Pays du sourire" serait-il à l'aube d'un nouveau cycle de violence politique ? C'est en tout cas la thèse avancée par la junte au pouvoir à Bangkok, au lendemain de l'attentat qui a ravagé le c?ur de la capitale thaïe, faisant au moins 21 morts et 123 blessés, selon le dernier bilan.
"C'est la pire attaque jamais portée contre notre pays", a déclaré mardi le Premier ministre Prayut Chan-Ocha. "Nous avons repéré un suspect sur les caméras de surveillance, nous le cherchons", a-t-il indiqué, avant de lâcher un indice capital : l'homme serait issu "d'un groupe antigouvernemental basé dans le nord-est de la Thaïlande".
Or, cette région est le bastion des "Rouges", fidèles au clan des Shinawatra, qui porta au pouvoir par les urnes Thaksin puis sa petite s?ur Yingluck, bousculant ainsi l'establishment royaliste de la capitale. Ces deux premiers ministres, dénoncés pour leur corruption insatiable, furent successivement déposés par des coups d'État militaire en 2006, puis en mai 2014. À chaque fois, balayant le verdict des urnes, l'armée s'est imposée en juge de paix dans le conflit opposant les "Chemises rouges" à la bourgeoisie "jaune" de Bangkok et du Sud.
Conflit d'une décennie
Les déclarations de Prayut laissent donc penser qu'il s'agit d'un attentat mu par des raisons de politique intérieure, qui s'inscrit dans le conflit violent qui ébranle le Siam depuis une décennie. L'armée semble ainsi écarter la...
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