Il y a quelques années, voulant faire du zèle, un commissaire de police à Genève avait décidé, un soir, d'embarquer tous les salariés clandestins des restaurants asiatiques. Chez le premier « chinois », il en coinçait cinq ou six, idem chez le suivant. Trois ou quatre dans une autre boutique, et ainsi de suite. Jusqu'à ce que l'un de ses subordonnés pose une question innocente : « Et on va les mettre où, chef ? », la prison de Champ-Dollon étant déjà surchargée. Finalement, en catimini, les malheureux sans-papiers ont été relâchés. Ce commissaire avait simplement oublié que la Suisse est l'un des pays européens qui comptent la plus forte proportion d'étrangers (24,3 %).
Deux millions de non-Suisses qui ne sont pas tous ingénieurs, cadres supérieurs ou banquiers. Il suffit d'arpenter les rues des Pâquis, le quartier « chaud » de Genève, près de la gare Cornavin, pour saisir que l'opulente Cité de Calvin compte aussi des « nounous » non déclarées, des crève-la-faim, des petits dealers, des prostituées. Africains, Maghrébins, originaires d'Europe de l'Est ou d'Asie. L'Office fédéral de la statistique vient de rappeler, dans une étude intitulée « Pauvreté et privations matérielles des enfants en Suisse », qu'un enfant sur vingt est touché par la pauvreté et qu'un sur six est à « risque de pauvreté ».
« Être pauvre ou être suisse, il faut choisir » ...
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