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La justice ordonne des aménagements dans la "jungle" de Calais
information fournie par Reuters 02/11/2015 à 19:52

LA JUSTICE IMPOSE DES MESURES SANITAIRES D'URGENCE DANS LA "JUNGLE" À CALAIS

LA JUSTICE IMPOSE DES MESURES SANITAIRES D'URGENCE DANS LA "JUNGLE" À CALAIS

PARIS (Reuters) - Le tribunal administratif de Lille a ordonné lundi au préfet du Pas-de-Calais et à la commune de Calais des mesures d'urgence en faveur des migrants de la "jungle" qui abrite près de 6.000 personnes, selon l'ordonnance dont Reuters a eu copie.

Le juge des référés demande aux autorités de créer dix points d'eau supplémentaires et une cinquantaine de latrines dans le bidonville, d'y mettre en place un dispositif de collecte des ordures, de procéder au nettoyage du site et de permettre l'accès des services d'urgence au camp.

Ces mesures devront être lancées dans un délai de huit jours sous peine d'une astreinte de 100 euros par jour de retard, précise le juge.

Le préfet devra également recenser sous 48 heures tous les mineurs isolés présents dans la "jungle", en vue de leur placement, indique l'ordonnance.

"En raison d'un accès manifestement insuffisant à l'eau et à des toilettes et de l'absence de ramassage des déchets, la population du camp est confrontée à une prise en compte insuffisante de ses besoins élémentaires en matière d'hygiène et d'alimentation en eau potable et se trouve exposée à un risque d'insalubrité", écrit le juge.

"Il est ainsi porté une atteinte grave et manifestement illégale à son droit à ne pas subir de traitement inhumains et dégradants."

Deux associations et des exilés d'origines irakienne, soudanaise, afghane et syrienne avaient déposé la semaine dernière une requête en urgence auprès du tribunal administratif de Lille pour lui demander d'imposer à l'administration et à la ville de Calais de rendre la "jungle" compatible avec les normes humanitaires minimales.

Patrice Spinosi, qui représente Médecins du Monde (MDM) et le Secours catholique, a salué ce qui constitue selon lui une "première victoire".

"Ce qui était dénoncé depuis le début, c'est-à-dire l'inhumanité du campement, a été reconnu par le juge administratif", a-t-il dit à Reuters, fustigeant la "carence manifeste des services de l'Etat" sur le site.

"Mais la décision n'est pas forcément satisfaisante sur le tout", a-t-il ajouté, soulignant que certaines requêtes des ONG, comme l'augmentation du nombre d'équipes médicales sur place, n'ont pas été accueillies favorablement par le juge, qui a pris acte de certaines "promesses" des autorités.

Les associations demeureront "extrêmement vigilantes" quant aux engagements des autorités, a déclaré Patrice Spinosi, se disant prêt à engager de nouveaux contentieux si besoin.

La décision du juge est susceptible d'appel devant le Conseil d'Etat, mais cet appel n'est pas suspensif, précise l'avocat.

La préfecture du Pas-de-Calais s'est refusée à tout commentaire dans l'immédiat.

(Chine Labbé, avec Matthias Blamont, édité par Sophie Louet)

5 commentaires

  • 03 novembre 07:20

    ca y est ils ont des droits, quelle éducation rapide aux rouages français !


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