La France doit ramener cette année son déficit public à un niveau aussi proche que possible du seuil de 5% de son produit intérieur brut (PIB), ce qui constituerait une première étape vers un retour sous contrôle de ses finances publiques, a déclaré mercredi le gouverneur de la Banque de France.
S'exprimant dans un discours de voeux pour la nouvelle année, François Villeroy de Galhau a averti que la dette publique avait déjà "franchi plusieurs seuils critiques d'aggravation", faisant de la France le pays de la zone euro avec le déficit le plus élevé cette année.
Le nouveau ministre de l'Economie et des Finances, Eric Lombard, planche sur un projet de budget et a entamé une série de réunions avec les différents partis représentés à l'Assemblée nationale - une question d'autant plus délicate qu'elle a entraîné la chute du précédent gouvernement.
Eric Lombard a déclaré lundi qu'il avait pour objectif de ramener en 2025 le déficit public dans une fourchette de 5%-5,5% du PIB, se montrant un peu moins ambitieux que son prédécesseur à Bercy qui tablait sur 5%.
François Villeroy de Galhau estime quant à lui que l'année 2025 "doit marquer une première étape significative de crédibilité".
"Il faut revenir cette année à un déficit le plus proche possible de 5% du PIB, et clairement inférieur à 5,5%", a-t-il ajouté devant son auditoire, dont Eric Lombard, au siège de la Banque de France.
Le patron de la banque centrale a déclaré qu'il fallait également "fixer un cap de moyen terme, celui de 3% de déficit en 2029" avec notamment, comme premières mesures pour y parvenir, des "hausses d'impôts ciblées". "Mais la seconde (étape) devra reposer essentiellement sur des dépenses mieux maîtrisées et plus efficaces", a-t-il poursuivi.
L'incapacité de la France à adopter un budget 2025 et la motion de censure ayant fait tomber le gouvernement de Michel Barnier ont pesé sur ses obligations d'Etat et entraîné la dégradation par l'agence Moody's de la note de crédit à long terme de la France.
Si cette crise politique a affecté le moral des entreprises et des consommateurs, François Villeroy de Galhau a dit mercredi ne pas anticiper de récession. "La morosité collective a des raisons objectives, mais elle ne doit pas conduire à un pessimisme excessif", a-t-il déclaré.
(Rédigé par Leigh Thomas, version française Jean Terzian, édité par Kate Entringer)
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