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La flambée des prix de l'électricité commence à contraindre l'activité industrielle
information fournie par Boursorama avec Media Services 23/12/2021 à 09:00

Selon Frank Roubanovitch, président du Comité de liaison des entreprises consommatrices d'électricité (CLEEE), la facture d'électricité "entre février 2021 et février 2022, va être multipliée par dix au minimum".

(Illustration) ( AFP / DAMIEN MEYER )

(Illustration) ( AFP / DAMIEN MEYER )

Les cours européens de l'électricité ne cessent de s'envoler depuis plusieurs mois, dans le sillage du gaz et sur fond de tensions pour l'approvisionnement cet hiver. Les tarifs sur les marchés ont atteint de nouveaux sommets historiques cette semaine, s'échangeant mercredi 21 décembre à près de 400 euros le mégawattheure pour livraison l'an prochain en France, quatre fois plus qu'en septembre. Les prix décollent également en Allemagne ou en Grande-Bretagne.

Une hausse qui commence à handicaper de nombreuses industries en France, qui ne peuvent bénéficier que partiellement des électrons nucléaires bon marché du géant EDF dans le cadre d'un mécanisme régulé en France. La facture s'alourdit par exemple pour toutes celles qui n'ont pas pu acheter de l'électricité à l'avance.

"Celles qui ne sont pas couvertes ne vont juste pas pouvoir produire", alerte Frank Roubanovitch, président du Comité de liaison des entreprises consommatrices d'électricité (CLEEE), qui relève que la facture, "entre février 2021 et février 2022, va être multipliée par dix au minimum." Ces entreprises vont arrêter leur production", prédit-il.

L'usine Nyrstar d'Auby (nord de la France), dernière à fabriquer du zinc en France avec 300 salariés, sera ainsi mise à l'arrêt le 2 janvier pour au moins deux mois.Aluminium Dunkerque, la plus vaste fonderie d'aluminium d'Europe, également basée dans le nord de la France, a pour sa part procédé à des fermetures progressives de cuves depuis début décembre. Dix d'entre elles sont à l'arrêt sur 264, soit 3,7% de la production. L'entreprise estime à 20 millions d'euros le manque à gagner sur novembre et décembre.

Craignant des délocalisations de production vers des pays où l'électricité est moins chère - comme la Pologne -, le CLEEE demande au gouvernement de mettre en place un "prix administré" temporaire.

D'autant que cette hausse des prix pourrait perdurer, selon les spécialistes du cabinet AleaSoft.

Inquiétude sur l'approvisionnement

Les particuliers et les petites entreprises en France sont pour leur part déjà protégés par une limitation à 4% du tarif réglementé l'an prochain, une mesure qui coûtera toutefois très cher à l'État.

"Le prix n'est plus le sujet parce que le système est tellement tendu qu'on a peur de ne plus avoir de gaz ou d'électricité" , relativise Julien Teddé, directeur général du courtier Opéra Énergie.

EDF a en effet décidé à la mi-décembre d'arrêter les deux réacteurs nucléaires de Chooz (Ardennes), "par mesure de précaution", et de prolonger l'arrêt des deux réacteurs de la centrale de Civaux (Vienne), après la détection de défauts sur des circuits de sécurité. Avec ces quatre réacteurs, les plus puissants du parc, la France comptait 14 réacteurs arrêtés sur 56 mercredi.

Alors que le pays importe actuellement massivement son électricité, venant même de battre un record , le gouvernement a aussi demandé à EDF d'anticiper le redémarrage de réacteurs arrêtés pour maintenance.

Ces inquiétudes sur l'approvisionnement n'ont fait qu'aggraver une tension déjà bien présente sur le marché. "Le terreau depuis quelques semaines, c'est aussi ce qui se passe en Ukraine : on a le fondamental du prix du gaz qui reste très élevé", note Julien Teddé, en pointant le regain de tensions à la frontière entre la Russie et l'Ukraine.

Or, le gaz influe directement sur les prix de l'électricité, tout comme le marché du carbone - celui des droits à polluer, également en forte hausse. "Ce sont des tensions peut-être encore plus durables et structurelles que ce qu'on a actuellement sur les réacteurs nucléaires", anticipe M. Teddé.

11 commentaires

  • 23 décembre 11:01

    Macron a fermé Fessenheim qui selon le dires de l'ASN était l'une des centrales nucléaires françaises les plus sures. Il a également fermé 4 centrales au charbon qui servaient en cas de pointe de consommation ou pour faire face à coup dur sur d'autres centrales.Ces décisions absurdes nous coûtent cher aujourd'hui. Macron est 100%responsable de cette situation.


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