
Le président français Macron rencontre le président palestinien Abbas à Ramallah
La reconnaissance d'un Etat palestinien, sous conditions, "n'est pas simplement un devoir moral, mais une exigence politique", a déclaré vendredi le président français Emmanuel Macron à Singapour, dernière étape de sa tournée en Asie du Sud-Est, d'où il a appelé à durcir la position collective face à la situation humanitaire dans l'enclave.
"La création d'un Etat palestinien (...) qui reconnaîtra Israël et son droit à vivre en sécurité, et la création d'une architecture de sécurité dans la région, sont le seul aboutissement souhaitable pour la sécurité de tous et le seul qui garantira la paix dans la région", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.
"Ce n'est pas simplement un devoir moral, mais une exigence politique et, je crois, aussi, un vrai réalisme", a ajouté le président.
Cette reconnaissance, précise Emmanuel Macron, s'accompagne de conditions : la libération des otages, la démilitarisation du Hamas, la non-participation du Hamas dans le nouvel Etat et la réforme de l'Autorité palestinienne.
La France pourrait par ailleurs durcir sa position envers Israël si ce dernier continue de bloquer l'aide à Gaza alors que des milliers de Palestiniens sont menacés de famine après près de trois mois d'un blocus total qui a empêché tout approvisionnement en nourriture d'entrer à Gaza.
Dans une démarche commune, la France, le Royaume-Uni et le Canada ont lancé un avertissement au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, dénonçant ses "actions scandaleuses" à Gaza et appelant à un arrêt de l'offensive militaire israélienne.
Israël a partiellement levé le blocus il y a dix jours mais les récentes scènes de chaos lors de la reprise des distributions de nourriture ont suscité de vives critiques de la part des organisations humanitaires et onusiennes.
"S'il n'y a pas une réponse qui est à la hauteur de la situation humanitaire qui est apportée dans les prochaines heures et les prochains jours, bien évidemment qu'il faudra durcir la position collective", a dit Emmanuel Macron.
La position d'Emmanuel Macron au sujet de la reconnaissance d'un État palestinien a évolué à mesure qu'Israël a intensifié son offensive à Gaza et que les colons israéliens en Cisjordanie ont multiplié les agressions contre les Palestiniens.
Partis politiques et associations poussent l'exécutif à agir sans attendre, et avant la conférence des Nations unies que la France et l'Arabie saoudite organisent conjointement du 17 au 20 juin qui aura pour but de définir les paramètres d'une feuille de route pour la création d'un État palestinien, tout en garantissant la sécurité d'Israël.
La Maison blanche a annoncé jeudi qu'Israël avait accepté la dernière proposition américaine de cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
Le Hamas a dit à Reuters étudier le projet transmis par l'émissaire spécial américain pour le Proche-Orient et qu'il donnerait sa réponse vendredi ou samedi.
(Rédigé par Diana Mandiá, édité par Kate Entringer)
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