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La conférence de Paris va se pencher sur une aide à Gaza par la mer
information fournie par Reuters 07/11/2023 à 17:55

La fumée s'élève au-dessus de la bande de Gaza, vue de la frontière israélienne avec Gaza

La fumée s'élève au-dessus de la bande de Gaza, vue de la frontière israélienne avec Gaza

par Michele Kambas, John Irish et Gabriela Baczynska

L'ouverture éventuelle d'un corridor maritime et l'amarrage d'hôpitaux flottants feront partie des propositions discutées jeudi lors de la conférence organisée à Paris pour cordonner l'aide à la population civile de la bande de Gaza prise au piège des combats entre Israël et le Hamas, ont déclaré des diplomates européens.

Un mois après l'attaque du 7 octobre perpétrée par les islamistes du Hamas qui a fait 1.400 morts en Israël, le bilan des victimes civiles côté palestinien ne cesse de s'alourdir, avec plus de 10.000 morts et de très nombreux blessés, selon les autorités locales.

Quelque 80 pays et organisations internationales travaillant dans la bande de Gaza ont été invités à participer à la conférence de Paris pour tenter de trouver des moyens de soulager les souffrances de la population.

Parmi eux figurent notamment les grands acteurs régionaux, comme l'Egypte, la Jordanie et les pays du Golfe, les puissances occidentales et la plupart des membres du G20, à l'exception notable de la Russie.

L'Autorité palestinienne sera également représentée mais Israël n'a pas été invité en tant que partie au conflit, même s'il sera tenu informé des discussions.

L'objectif principal de la conférence est de mobiliser les ressources financières nécessaires à la fourniture d'aide aux 2,3 millions de Gazaouis, de trouver des moyens de l'acheminer jusqu'à l'enclave et de soigner les blessés graves alors que le fonctionnement des infrastructures médicales est durement affecté par les combats et le blocus imposé par Israël.

Chypre, l'État membre de l'UE le plus proche de Gaza, a suggéré d'acheminer davantage d'aide via un corridor maritime, ce qui permettrait de désengorger le point de passage de Rafah avec l'Egypte.

Mais les diplomates travaillant sur le dossier s'interrogent sur les modalités concrètes d'une telle initiative, soulignant que les autorités israéliennes voudraient vérifier la nature des marchandises chargées à Limassol, le grand port de Chypre, et s'assurer que l'aide ne tombe pas entre les mains du Hamas.

Le gouvernement israélien refuse notamment que du carburant soit livré à Gaza, bien que les hôpitaux disent en manquer pour faire fonctionner leurs groupes électrogènes.

DES NAVIRES-HÔPITAUX FAUTE DE MIEUX ?

S'ajoutent à cela des difficultés pratiques, comme le fait que Gaza ne dispose pas d'infrastructures portuaires. "Cela nécessiterait la construction d'une marina flottante par un pays possédant une expérience en la matière", une opération complexe impossible en temps de guerre, souligne un responsable européen.

La France a de son côté proposé de soigner certains blessés graves à bord de navires-hôpitaux stationnés en Méditerranée, comme le porte-hélicoptères Tonnerre qu'elle a déployé dans la zone à la fin du mois dernier, mais qui n'a pas pu intervenir, et le Dixmude qui devrait le remplacer dans une dizaine de jours.

Paris dit discuter du sujet avec Israël et l'Egypte, mais une telle initiative n'aurait de sens que si d'autres pays s'y associaient pour pouvoir déployer des moyens qui ne resteraient pas purement symboliques.

"Nous travaillons avec les Français et les Egyptiens pour essayer de mettre en place un mécanisme d'évacuation des blessés, mais les discussions sont toujours en cours", a confirmé mardi à des journalistes un responsable israélien, le colonel Elad Goren.

Dans une lettre adressée à ses homologues européens le 3 novembre, le ministre italien de la Défense s'est dit prêt à déployer dès que possible un navire équipé de moyens chirurgicaux, ont indiqué deux diplomates européens.

"Mais la question est de savoir comment acheminer les blessés jusqu'aux navires ?", a ajouté l'un d'eux. "Par voie terrestre, en passant par l'Egypte ou par Israël ? Directement depuis Gaza par la mer ? C'est très complexe."

Des navires-hôpitaux ne pourraient en tout état de cause constituer qu'une solution temporaire, ont souligné les diplomates, l'objectif à moyen terme étant d'établir des hôpitaux de campagne, soit dans le sud de la bande de Gaza, soit du côté égyptien de la frontière.

Une idée qui se heurte elle aussi à des considérations politiques. "Les Egyptiens ne veulent pas de plusieurs hôpitaux de campagne de leur côté car ils craignent que cela serve de prétexte (à Israël) pour pousser les Palestiniens vers le Sinaï", a déclaré un diplomate.

(Reportage de Michele Kambas à Nicosie, John Irish à Paris et Gabriela Baczynska à Bruxelles, avec Jonathan Saul à Jérusalem ; rédigé par John Irish ; version française Tangi Salaün, édité par Kate Entringer)

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