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La BCE abaisse à nouveau ses taux et laisse la porte ouverte à d'autres réductions
information fournie par Reuters 12/12/2024 à 17:49

Des drapeaux de l'Union européenne flottent devant le siège de la Banque centrale européenne (BCE) à Francfort

Des drapeaux de l'Union européenne flottent devant le siège de la Banque centrale européenne (BCE) à Francfort

par Balazs Koranyi et Francesco Canepa

La Banque centrale européenne (BCE) a réduit jeudi ses taux d'intérêt pour la quatrième fois depuis le début de l'année et a laissé la porte ouverte à d'autres baisses alors que la croissance économique est affectée par l'instabilité politique dans plusieurs pays du bloc monétaire et la menace d'une nouvelle guerre commerciale avec les droits de douane voulus par le président élu américain Donald Trump.

La BCE a assoupli sa politique alors que les craintes d'une inflation persistante se sont largement atténuées et que le débat est désormais de savoir si elle réduit ses taux à un rythme suffisant pour soutenir une économie du bloc à la traîne des grandes places mondiales.

Prédisant que l'inflation reviendrait à son objectif de 2% au début de 2025 et que la croissance resterait faible, la BCE a abaissé jeudi son taux de dépôt de 3,25% à 3%, comme prévu.

Elle a également modifié ses prévisions pour le produit intérieur brut (PIB) et l'inflation, ce qui pourrait être interprété comme une indication de nouvelles baisses de taux.

"Le processus de désinflation est en bonne voie", a déclaré Christine Lagarde, la présidente de la BCE, au cours de la conférence de presse qui a suivi les annonces de l'institution. "En 2025, nous serons à 2%", a-t-elle dit.

Dans son communiqué de politique monétaire de jeudi, la BCE a supprimé la référence au maintien de taux "suffisamment restrictifs", donnant à penser qu'elle va aller vers un cadre au moins "neutre", c'est-à-dire celui qui ne stimule ni ne freine la croissance économique.

Ce signal a toutefois été moins net que ne l'attendaient de nombreux économistes, d'autant plus qu'il s'accompagnait d'un avertissement sur le fait que l'inflation dans le bloc reste élevée.

"La BCE doit réagir et accélérer le rythme des baisses de taux", a déclaré Sylvain Broyer, chef économiste pour la région EMEA chez S&P Global Ratings.

"Il faut s'engager à réduire encore les taux les uns après les autres jusqu'à ce que le taux de dépôt atteigne la neutralité", a-t-il dit.

Même s'il est difficile d'évaluer exactement le niveau du "taux neutre", la plupart des responsables de la banque centrale le situent entre 2% et 2,5%, ce qui laisse supposer que la BCE devra encore procéder à plusieurs baisses de taux avant d'y parvenir.

Christine Lagarde a reconnu qu'il y avait eu des discussions au sujet d'une réduction de 50 points de base, mais elle a indiqué que le consensus s'était fait autour d'une réduction de 25 points de base.

Même si une large majorité d'économistes s'attendait à une baisse de taux de seulement 25 points de base ce jeudi, nombre d'entre eux estiment qu'une réduction plus importante serait également justifiée au regard de la détérioration des perspectives de croissance et du recul rapide de l'inflation.

C'est précisément pour ces raisons que la Banque nationale suisse (BNS) a abaissé ce jeudi ses taux directeurs de 50 points de base, une baisse plus importante que prévu, pour ramener son principal taux de référence à seulement 0,5%.

La BNS a déclaré que les tensions géopolitiques, notamment la politique commerciale des Etats-Unis, pourraient entraîner un ralentissement de la croissance, alors que l'Europe est également confrontée à l'incertitude politique.

Même si aucun décideur de la BCE n'a explicitement plaidé en faveur d'une réduction de 50 points de base avant la réunion, plusieurs d'entre eux ont souligné que les risques de ralentissement de la croissance et de l'inflation s'intensifiaient.

Dans ses nouvelles projections économiques, la BCE anticipe que la croissance du bloc sera encore plus faible que prévu et que la reprise sera à la fois faible et tardive.

Avec l'Allemagne confrontée à des élections anticipées, la France qui peine à trouver un gouvernement stable et le nouveau président américain Donald Trump qui menace d'imposer des droits de douane punitifs, les risques s'accumulent.

Christine Lagarde a souligné que les tensions commerciales pourraient peser sur la croissance, tandis que l'évolution de la situation au niveau géopolitique figure parmi les risques sur l'inflation.

(version française Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)

3 commentaires

  • 12 décembre 16:39

    La BCE avait pris du retard pour augmenter les taux, elle prend du retard pour les baisser


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