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L'UE cherche un accord avec Ankara face à l'afflux de migrants
information fournie par Reuters 17/03/2016 à 07:23

L'UNION EUROPÉENNE VEUT TARIR LE FLUX DE MIGRANTS

L'UNION EUROPÉENNE VEUT TARIR LE FLUX DE MIGRANTS

PARIS (Reuters) - L'Union européenne tentera jeudi et vendredi à Bruxelles de trouver avec la Turquie une solution pérenne afin de tarir le plus tôt possible le flux de migrants qui se bousculent aux portes d'une Europe gravement déstabilisée par cette crise.

Les Vingt-Huit et la Turquie doivent finaliser un projet élaboré le 7 mars qui prévoit une hausse de l'aide de l'UE - jusqu'à six milliards d'euros -, la libéralisation des visas pour les citoyens turcs et l'accélération du processus d'adhésion de la Turquie en contrepartie de la contribution d'Ankara à la résolution de la crise migratoire.

"Un accord à Bruxelles est nécessaire, même s'il sera difficile d'obtenir l'assentiment de tous les Etats membres", souligne un haut diplomate français. "Dans cette affaire, on peut parler d'aide, de partenariat mais pas de chantage : un Etat tiers ne peut décider ce qui se passe au sein de l'Union."

L'accord prévoit le retour en Turquie de toutes les personnes arrivant illégalement sur les îles grecques de la mer Egée via la Turquie selon le principe du "un pour un": pour chaque Syrien ainsi reconduit en Turquie, un Syrien réfugié en Turquie serait accueilli dans un Etat membre de l'Union.

L'idée est de décourager les candidats à l'exil, qui meurent parfois en mer et viennent gonfler les camps de réfugiés sur le continent, en particulier en Grèce.

TUSK À NICOSIE ET ANKARA

"Les réfugiés sauront que s'ils tentent la voie illégale par le biais des passeurs, ils n'auront aucune chance d’obtenir l’asile", explique un diplomate allemand. "Il faut dissuader les candidats à l'exil illégal. Tant qu’il y a une incertitude, ils continueront à arriver en Grèce."

Si accord il y a, "on verra d'ici trois ou quatre semaines si le flux se tarit", confirme un diplomate français. "Et si c'est le cas, on pourra faire des réadmissions classiques (en Turquie-NDLR) avec le Haut commissariat aux réfugiés."

Il restera ensuite à l'Union européenne à se répartir les réfugiés qu'elle accepte de prendre, Angela Merkel, dont le pays a vu dimanche dernier l'ascension d'un parti anti-immigrés, ayant réaffirmé mercredi qu'elle voulait de la solidarité.

Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a reconnu que ce projet d'accord, qui soulève des problèmes juridiques, devra être "rééquilibré" pour être approuvé par les Vingt-Huit.

Plusieurs pays, dont la France, ont par ailleurs des doutes sur la question de la levée des visas pour les Turcs dans l'UE alors qu'Ankara ne remplit pas les 72 critères prévus.

Il n'y aura "aucune concession en matière de droits de l'Homme ou de critères de libéralisation des visas" à la Turquie en échange de garanties sur le contrôle des flux migratoires, a répété François Hollande lors d'une réunion à l'Elysée avec des dirigeants sociaux-démocrates, samedi dernier.

La Commission pourrait suggérer une voie plus souple en proposant que la libéralisation des visas soit accordée si la Turquie respecte une "masse critique" de conditions juridiques, et non plus ces 72 critères, selon un responsable européen.

Autre écueil de taille : la question chypriote. Nicosie n'acceptera pas l'ouverture de nouveaux chapitres de négociation avec la Turquie tant que cette dernière ne reconnaîtra pas la souveraineté de la République chypriote et qu'elle n'ouvrira pas ses ports et ses aéroports au trafic chypriote.

C'est ce qu'ont répété les autorités chypriotes à Donald Tusk, qui s'est rendu à Nicosie puis à Ankara pour préparer le sommet de cette fin de semaine.

"L'idée aujourd’hui, c'est plutôt de dire : 'on prépare les chapitres et on y revient à la lumière de ce qui ce sera passé dans les négociations avec Chypre", dit une source européenne.

Malgré la difficulté de trouver un compromis, ce même diplomate refuse d'envisager un échec à Bruxelles. "Il y a une volonté de régler la question. L'effet de répétition, c'est très pénalisant politiquement", dit-il.

(Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)

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