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L'industrie chimique française pessimiste pour 2024
information fournie par Boursorama avec AFP 16/04/2024 à 13:42

Flambée des prix du gaz, incertitude sur les tarifs de l'électricité, concurrence de la Chine et des Etats-Unis, faible demande européenne, renforcement des exigences réglementaires: la chimie connaît une crise "inédite" et s'affiche pessimiste pour 2024, alerte mardi France Chimie.

( AFP / SAMEER AL-DOUMY )

( AFP / SAMEER AL-DOUMY )

"La chimie en Europe est en net décrochage par rapport au reste du monde et à la plupart des autres secteurs industriels", indique le lobby français de la chimie, qui représente 4.000 entreprises en France et anticipe une année 2024 "sans souffle après le recul de 2023".

La croissance de la production en volume en France en 2024 "pourrait se limiter à 1%", souligne l'association dans un communiqué diffusé lors de son assemblée générale à Paris.

L'industrie chimique française anticipe pour cette année une baisse de 40% des investissements "de croissance" au profit des investissements "réglementaires ou de maintenance" (+20%) et une "large majorité des entreprises se préparent à des mesures structurelles d'économie", a souligné Frédéric Gauchet, président de France Chimie lors d'une rencontre avec la presse.

85% des adhérents de France Chimie anticipent des plans de réduction des coûts, selon un baromètre interne projeté lors de l'AG, 46% prévoient un report de leurs investissements en France, et 30% un arbitrage en faveur des sites de production dans d'autres pays.

L'assombrissement des perspectives est très rapide. 56% des entreprises interrogées s'affichent pessimistes pour l'année à venir, contre 50% en décembre et 42% en septembre dernier.

Le taux d'utilisation des capacités industrielles de la chimie européenne est d'environ 74% "depuis cinq trimestres", "insuffisant pour assurer sa rentabilité", une durée plus longue que celle de la crise sanitaire et que la crise financière de 2008, déplore M. Gauchet.

Il souligne à la fois des "causes conjoncturelles" comme la faible demande européenne mais également structurelles comme des prix européens de l'énergie "supérieurs au reste du monde".

"Ce contexte défavorable est aggravé par la politique d'investissement agressive de la Chine qui conduit à des surcapacités mondiales sur de nombreux segments, et par le bond attendu des investissements industriels aux Etats-Unis subventionnés par l'Inflation reduction act (IRA), ce qui pourrait accroître le retard de compétitivité en Europe", ajoute France Chimie.

La chimie française semble un peu "mieux résister" qu'en Allemagne, grâce au secteur des parfums et cosmétiques, en hausse de 15% depuis 2021, et à la meilleure tenue des spécialités chimiques (-4% contre -13% en Allemagne).

Mais ces chiffres "masquent un décrochage de la chimie de base" en France comme dans les autres pays européens, notamment "la pétrochimie, la chimie minérale et les polymères" (plastiques) qui souffrent d'une "perte de compétitivité, aggravée par la pression d'une concurrence internationale pas toujours soumise aux mêmes exigences réglementaires" ("polluants éternels", pesticides, plastiques...)

En France, l'association, qui bataille contre EDF et sa politique commerciale, place en tête de ses revendications "une électricité bas carbone à un prix compétitif dans un contexte où la prochaine régulation du nucléaire se doit de préserver l'attractivité du territoire France".

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