L'intellectuel, de plus en plus, supplante le politique par le crédit, encore intact, accordé à sa parole. Mais serait-il également en voie de supplanter le journaliste ? On a vu combien, ces derniers jours, les livres politiques consacrés à François Hollande faisaient la part belle à la tactique électorale, aux combinaisons partisanes, aux propos du président de la République sur tel ou tel de ses rivaux... On s'en délecte. On commente les confidences, on les interprète et ? rendons justice à ces livres politiques ? on passe sous silence les chapitres qui abordent les questions de fond.
Le socialisme, « une idée de justice »
Venons-en donc à la dernière prise de parole de Hollande, encore une. Celle-ci est d'un nouveau genre, si bien qu'on peine parfois à reconnaître notre chef de l'État, qui cite Blum et revient sur l'histoire de la gauche et de ses variations. Pierre Nora et Marcel Gauchet ? les deux fondateurs de la revue Le Débat (Gallimard) ? l'ont interviewé et, prouesse, pas l'once d'une référence à Emmanuel Macron, Arnaud Montebourg ou Martine Aubry dans le rendu final.
Dans un premier temps, François Hollande y expose donc sa vision du socialisme, « une idée de justice », selon lui, faisant sienne la définition de Blum, mais aussi de Jaurès. Plus loin, le président pose une question fondamentale : est-ce que « la mondialisation a réduit, voire anéanti, cette...
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