(Bilan actualisé) par Ahmed Eljechtimi et Alexander Cornwell AMIZMIZ, Maroc, 11 septembre (Reuters) - Les secouristes continuaient lundi leur course contre la montre, près de trois jours après le séisme qui a dévasté vendredi soir de nombreux villages du Haut-Atlas, au sud de Marrakech, mais la structure des maisons en briques crues et bois réduit l'espoir de retrouver des survivants. "C'est difficile d'extraire des gens en vie car la plupart des murs et plafonds ont formé des tas de décombres quand ils sont tombés, ensevelissant tous ceux qui se trouvaient à l'intérieur sans leur laisser de poche d'air", a expliqué à Reuters un secouriste de l'armée. Le tremblement de terre de magnitude 6,8, le plus puissant qu'ait connu le Maroc depuis 60 ans, a fait plus de 2.800 morts, des milliers de blessés et de disparus, selon le dernier bilan disponible. Les maisons traditionnelles du Haut-Atlas sont d'autant plus fragiles qu'elles ont souvent été construites par les habitants eux-mêmes, sans l'aide d'un architecte et sans prendre en compte les normes antisismiques, d'autant que la région n'avait pas connu de séisme d'ampleur depuis longtemps. "Le niveau de destruction est (...) total", a déclaré Antonio Nogales, chef de l'ONG espagnole Pompiers unis sans frontières, qui participe aux recherches à Amizmiz, un village dévasté au sud de Marrakech. "Les chances de survie sont réduites" sans les poches d'air que peuvent fournir les bâtiments en acier et en béton en cas d'effondrement, a-t-il souligné, assurant toutefois que les sauveteurs n'avaient pas perdu tout espoir. "On n'abandonne pas, je suis sûr que dans les prochains jours on pourra sauver des gens. On espère qu'il y a des survivants sous les décombres, qu'il y a peut-être eu malgré tout des poches d'air." AIDE INTERNATIONALE TRIÉE SUR LE VOLET Alors que les survivants se préparent à passer une quatrième nuit dehors par crainte d'effondrement des bâtiments fragilisés ou de réplique importante, l'ampleur réelle du désastre n'est pas encore connue, certains secteurs montagneux étant encore inaccessibles. A Imgdal, un village situé à 75 kilomètres de Marrakech, des tentes ont été installées le long des routes et bâtiments endommagés. Le séisme a aussi endommagé des bâtiments historiques de la médina de Marrakech, classée au patrimoine mondial de l'Unesco. Il pourrait aussi avoir causé d'importants dégâts à la mosquée de Tinmel, datant du XIIe siècle, située dans une zone montagneuse isolée, plus proche de l'épicentre. Le Maroc a déployé l'armée pour aider les secours et a déclaré intensifier les opérations de recherche et distribuer nourriture, eau potable, couvertures et tentes. La Grande-Bretagne et l'Espagne ont envoyé des spécialistes de la recherche et du sauvetage accompagnés de chiens renifleurs. De son côté, le Qatar a déclaré dimanche que son équipe de recherche et de sauvetage était partie pour le Maroc. La France, qui entretient des relations difficiles avec le Maroc, a déclaré dimanche qu'elle était prête à apporter son aide mais qu'elle attendait toujours une demande officielle de la part de Rabat. (Rédigé par Tom Perry, et estelle Shirbon, version française Augustin Turpin, Zhifan Liu et Tangi Salaün, édité par Blandine Hénault et Bertrand Boucey)
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