Le président ukrainien Volodimir Zelensky a déclaré mardi que les premiers accrochages signalés entre l'armée ukrainienne et des militaires nord-coréens risquaient d'aggraver l'"instabilité dans le monde".
Son ministre de la Défense, Roustem Oumerov, a confirmé dans une interview diffusée mardi par la télévision sud-coréenne que des affrontements armés avaient eu lieu contre des soldats nord-coréens, les premiers depuis le début de l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie en février 2022.
La Corée du Sud et les Etats-Unis, notamment, affirment que des milliers de soldats nord-coréens ont été déployés en Russie pour soutenir l'effort de guerre russe.
"Les premières batailles avec des soldats nord-coréens ont ouvert un nouveau chapitre d'instabilité dans le monde", a dit Volodimir Zelensky dans son allocution quotidienne diffusée par vidéo.
"Nous devons, avec le monde, tout faire pour que cette initiative russe d'élargir la guerre avec une véritable escalade échoue. Que cette initiative (du président russe Vladimir Poutine) soit perdante, à la fois pour lui et pour la Corée du Nord", a-t-il ajouté.
Le ministère sud-coréen de la Défense a déclaré mardi que plus de 10.000 soldats nord-coréens étaient arrivés en Russie, dont un "nombre important" près du front, notamment dans la région de Koursk où l'armée ukrainienne a percé en août.
Le Pentagone aux Etats-Unis a estimé pour sa part qu'au moins 10.000 soldats nord-coréens se trouvaient à Koursk mais il n'a pas été en mesure de confirmer leur participation aux combats.
Roustem Oumerov a déclaré à la chaîne de télévision sud-coréenne KBS qu'il y avait eu un "petit engagement" avec les troupes nord-coréennes.
"Oui, je le pense. C'est un engagement", a-t-il répondu en anglais à la question de savoir si un affrontement avait eu lieu.
KBS a précisé que Roustem Oumerov avait déclaré au journaliste conduisant l'interview que les procédures de vérification risquaient de prendre du temps car l'armée russe essaie de faire passer les Nord-Coréens pour des Bouriates, une ethnie mongole de Sibérie.
La Russie ne reconnaît pas explicitement la présence de militaires nord-coréens sur son sol mais Vladimir Poutine n'a pas démenti leur présence la semaine dernière. Le président russe a déclaré qu'il revenait à la Russie de décider des modalités de mise en oeuvre de son traité de partenariat de défense avec la Corée du Nord.
(Rédigé par Ron Popeski, Yuliia Dysa et Oleksandr Kozhukhar, avec Jihoon Lee à Séoul, version française Bertrand Boucey)
4 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer